SA
N
ATURE.
lmmatérialité.
d)amitié
&
de haine. Mais elles
n'ont
de tout
cela,
dit De~
canes, que la íim ple apparence, fans aucun e
réalité :
parce
qu'elles ne
fo ru
qu'une pure matiere,
&
que la matie re ex–
clut eífen tielleme nt le íenriment.
IVº.
Selon un
fon
p etit
nombre de Philofophes moder–
nes , dont l'opinion n'a
jamai s
été
&
n'a jainais
mérité
d'erre
ápplaudie
&
accrédirée ; les brutes onr une
.¡!me fpirituelle,
mais dJ une e íp
1
ec e in fe r_ieu:e
a
l'Am~
~umaine :
une
ame c~–
pable de
pe nfe,I!
&
de Íc ntunent , ma1s rncapable
de moralite,
de
méritt: ,
de démérice;
a
caufe
d'un d éfaur
perman enr de
liberté.
.
Vº . Sel on l
1
0pin ior-1 qui femble émaner
fi
naturellement
de l'ob erva tion des brutes
s
&
qui ati roir
ciu
n aitr.e
la
pre-.
mie re ,
{i
l
efp rít
lm main favoit aller du
premi.:.. r
Bond , v e rs
le vrai
o u
vers le plus vraifemblable: les Erutes ont
pour
ame , un e
Su b(lance intermédiair~ entre l'efprit
&
la matiere:
c'e(t-a- d ire,
une
fo bíhnce
immatérielle,
q_ui.n'eíl:
point efprit,
J
qui
n' eíl:
poinr matiere ; qui
tient
une
efpece de milieu ,
entre
la
m 1riere
&
l'e fprit;
qui a en
panage
la faculté de.
fentir , fans avo ir en panage la faculté de r éfl~chir
&
de·
raifonn er.
· T dle
eíl:
l'Opinion
que
nous
allons
foccinél:ement déve–
lopper
&
é rablir , d'apres une t~1~or ie door
nous
n e
devons
l'idée
a
pe rfonne.
Mais
auparavant
nous con:u:nern::erons par
monrrer
le
d éfaur
&
le
vice
des
quatre premieres:, opinions.
p
R O P O
•
S
I
T
I
O N
1~
8os.
ll
y
a,
dans les B n1tes,
urz
Principe fenjitif,
qui
n,efl
poin t
la ji.mple matiere organifée
:
comme l ~ont abfurdement
pré–
tendu Les
Matérialijles-.
D ÉMOblSTRATION.
P'our
établir
la v!rité de
certe
propo–
foion ,
il
fuffü
de fa ire obferver
qu'il
y
a
réellemenc <lu
Sentimenr dans les hrutes;
&
de faire
voir
que la
matiere
organifée
n'eíl:
pas capable
d'avoir
du
fentiment.
Iº. 11 eíl:
tour
auffi certain qu'il
y
a
du
fentiment,
&
p:ir-
la
meme
un
principe
feníitif,
dans les brut~s;
qu'il
eíl:
certain qu'il
y
a du
fentiment ,
&
par-la
meme un
príncipe
fe nGtif ,
dans les hommes:
puifque
l'exiíl:ence du fenrimenr,
no us
eíl: atreíl:ée
&
conílarée par
tous
les memes genres cle
pre uves, clans
les
brutes
&
dans les hommes;
&
qu'il
n'y
auroit pas moins de déraifon
a
nier
l'exiíl:ence du fentimenc
<lans ce11es-la,
qu~a
la
nier
dans celles- ci :
·c0mme
on le
v rra d:rns la
feconde démoníl:ration d~ la
troifieme propo–
fü io n
fu i
va nee.
llº.
Le Maré rialifnte ne nie
point l'exifience
d'un
Principe