J,
THÉORIE DE
L'Al\,t)E
HUMAIN.E
1
giquement comre l'infamie d'une aB:ion
inique
ou mal–
honn,éte; paroit avoir en
tout
&
par-tout
dans ,fon
ame;
un taB:
plus
fü1,
un reíTon
plus
elaíl:ique ,
une
fen!ibiliré
plus -érendue
&
plus
agiífante;
a
proportioq
qu'il
voit
plus
varfaitement les chofes qui fonr l'objet de ces fentimens.
IIIº. ll
y
a
encore
une
difl:"¿rence bien marquée ,
&
que
nous avons
déja
indiq,née, entre les
Senfations
&
les
Sen–
timens
de l'Ame.
Celles-la
naiífent toujours d'une impreffion
faite fur les organes du corps: ceux-ci
naiílent
communément
ou
d'une
idée ou d'un
jugemenr
de l'Ame.
Celles-la
font
uni9,uement relatives
a
f
ordre
phyfique :
ceux-ci
font
prin~
cipalement
relatifs
a
l'ordre moral.
C'eíl:
une
impreffion fenfible dans l'amé,
ee
part
&
d'autre.
Mais
!'origine
&
~a
ma1:iere
de
cette
impreffio1:i,
n'eíl:
pas
la
meme,
&
donne lieu
d'en
faire deux claífes
difünguéé!s
de
modifications
de l'Am_e;
l'une plus
relative
aux fens,
&
l'autre plus
relative
a
l'efprit.
· 780.
AssERTION
l.
Dieu feul efl en
nous
la
cq,u{e
ejficiente
de
nos Senfations
mentales:
puifque ,
ni .
la muiere, ni narre
ame,
ne peu.vent les
pro~uire ;
ain
íi
que nous
l'avons
fuffi~
famment
fait
voir ailleurs·.
(330
&
33
I ).
781.
AssERTION
U.
Dieu faul efl en nous 'la ca{tft effipientt
de
ces Sentimens
imérieurs, que naus diflinguo:is de
1
nos fenfa-.
ti<J11J.s
mentales.
' ÜÉMONSTRATION.
1°
.'
II
cfl
certain
d\bord,
que
les
Senrimens done
il
eíl: ici quefüon , font
fouvenr
fort
indé–
pendans de
nos fenfations
·organiques
&
de nos fenfations
. _mentales.
Par exemplc ,
Un
rendre fentiment
de
,bienveillance, m'intéreíTe
&
m'at-·
tache
a
mon
Ai.11i:
lors méme que
cer
ami eíl:
a
cem
iieues
ou
a
mille
lieue~ de rrioi.
Ainfi
ce
(enri:ment d'affeétion
&
ele
bienveillance, eíl: différenr
&
indépendam de mes
fonfa–
tions organiques
&
mentales, qui n~ont
point
lien
dans
un
tel éloignernent.
Une fouclroyante apoph::xie, vienr-elle
a
frapper,
daos
·une
région
1ointaine,
cer Ami
chéri,
cet
~urre moi-méme?
L'idée
de
cet événement
défafireux,
qtii
fe
paífe fi loin de
n1oi ,
&
qu'un
fimpl·e papier
trace
hiíl:oriquement
a
mon_
éfprit,
pone ,
malgré
moi, le
deuil
~
l'amertume,
la
conf"'.
ternation , l'abarrement, dans toute mon ame.
Ilº. 11 eíl: certain enfoite, que ces forres de Sentimens;
,ainG que
nos íenfations mentales, n'onc
&
ne
peuvent avort
chms
nous, pour caufe efficiente, q ne
l'
a.Elion du Créateur,
qui
a
cer égard opere cout en nous: pui{qu'il nous
confte,
_I>ar le feutiment intime ,
que
nous ignorons ,omplett~ment