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SES

D

TFF

ÉRENTES PuI~SANCES.

La Mémoire~

6 3S

a la troiíieme, de la trqiíieme

a

la quatrieme ,

&

ainíi

de.

fuire

~

foir dans un difcours ou qans un poeme , que l'on

a

apf

ris par creur; foit dans un long eflchainement d'événe–

mens, dont on a

é't:é

témoin, ou qu'on a lns dans l' Hiftoire?

C'e{l, ce ~ue perfonne n'a jamais

fu;

&

ce que fans

doute

perfonne ne faura jamais.

.

Iº. Pour

rendre une raifon phyfique

de

cet inconcevable

phénomene; quelques _Philofophes ont imaginé aífez

ingé–

nieufement dans

nqt.re

cerveau , une efpece de

Clavécin na–

turel,

compofé

d'µn n

ombre infini de petites fibres ou de

perites cordes, parmi lefquelles il y en a une foule innom–

brable

qui fonr

a

l'uniffon entr'ell es :

&

ou, ainfi que fur

un.

Cl-avecin artificiel, la Corde ébran lée ébranle

&

fait frémir

fen(iblement celle qui fe trouve

a

fon

uniíTon, fans ébranl er

&

fan s fair ~ frémir de meme celle qui n'efl: pasa fon uniífo n.

(Phyf

672

&

685 ).

D ans cette hypothefe, dit-on, il eíl: facile

de

concevoir

comme nt s'effeél:ue en nous la Mémoire. Par exemple ,

le

nom

d'

Alexandre

prononcé fait une impreilion fur notre

oreill e ;

&

ébranle clans notre cerveau

,

l,a fibre

a

l'ébran–

lement de laquelle eíl: aqachée <lans notre ame ,

l'idée

d'

ALe-

xandre.

r

Cette

fibre ébranlée

ébranle fucceíiivement toutes celles

qui

font

a

fon uniífon,

&

qui fe fonr ébranlées de compa–

gnie avec elle, an r.ems ou nous avons

lu

la vie de ce C on–

quéranc célebre. Elle ébran!e par conféquent, dans notre

cerveau, autour du íiege de

l'Ame,

les

cl-i-f.fé-

r-entes fibres

dom l'ébranlement doit faire renaitre

&

reviv. re

toutes les

idées fucc~ffeves

qui

Oflt

antérieurement exifié en nous,

atl

fojet

d'Alexandre; que nous v.errons par-la fucceffivement,.

nairre

de

Philippe , affervir la

G

rece , dérro ner Darius ;

vaincre Porus, envahir l'Aíie, ravager l'Egypte, périr au

fiege de Baby lone. L'ébranlemenr donné

a

la

premiere fibre,

fait

frémir

la

feconde; la feconde communique fon fré1r.iíTe-–

ment

a

la troiíieme ; la troiíieme

a

la

quatrieme ;

&

ainíi de

fuire indéfiniment.

Uº.

T elle paroit étre, ajoute-t-on,

la

cau[e efficiente

ou

occaíionnelle, qui fait" revivre dans notre efprit, nos

i<lées

&

nos fenfations pHífées; qui

y

rerrace ou la foire

d'un

difcours , ou une fuite <l'événemens~

L'effo rt que L'on.

fa.ir,

ou pour apprendre par creur un di(cours

<vll

po'ur faiíir

l'or

dre

&

la fuite d'une affaire ou d'une h iíl:oire, ébranle

fn cceffivement

&

a

plufieurs

reprifes, une

j iúte de

fibres,

qui

fe

tro uvenc

a

l' u ni{fo n dans notre cerve au, ou que

la e n–

t

1

r·on

y

m

t

a

l'uniífo n ;

&

q ui

y

refre ne pour

áinfi dirn

accord~es :

en

t e lle

forre

q ue

le

fr émiílemenr de l'une <l'en-