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S1:s

DIVERSES PUISSANCES.

Vertu

motrice;

64

Ir

qui vifiblement ne peut avoir pour principe

&

pour cau{e .;

que

l'aél:ion permanente de

l'

Erre incréé

&

Créateur; ainíi

que nous le ferons voi r

&

fentir ailleurs. (

Phyf

75

&

76 ).

IIº.

L'Efprit crée ne y aroít

point

capahíe de produire le

Mou-

11ement,

comme caufe efficienre du mouvement. Car imagi–

nez, tant qu 'il vous plaira , une Venu motrice intrinféque,

dans l'efprít cr~é . Si

1

f

prit créé, par exemple, l'Ame hu-–

maine, efi capab e <l'imprimer le mouvement

a

la M atiere:

on ne cons:oit pas qu'· puiffe l'ünprimer autrernent que pat"

le moyen de fes

C

onnoiffances,

ou par le moyen de fes

V~

lirio

ns

,

ou par le moycn de ~es

S

e,zfations.

Or il nous confi:e par le fentimem intime, que nous ne·

concevons aucune proportion

&

aucune connexion entre

nos connoiíTaoces , ou nos volitions , ou nos fenfations,

&

le mouvemenc ou le tranfport de la matiere ou d'un corps.

Nous paroiífons meme concevoir au contraire, qu'il n'y

a

&

qu'il ne peur

y

avoir aucune proporcion

&

aucune

con–

nexion

entre les diverfes modifications de notre

A

me,

&

rnouvement ou le tranfport de la matiere ou d'un c

<H.ps

. Done

il ne paroit poinr probable que l'Efprit créé ·puiífe

prod

uire le

Mouvement ,. comme caufe efficieme du mouvemenr.

IIIº. La

continuation du

Mouvemmt,

eíl: encore plus inex–

plicable

&

plus infomenable, dans le fentiment oppofé

a

celui que nous adoptons. Vous tenez un C aillou dans votre

main,

&

vous le lancez vers un terme. Je n'exaflline pas

fi

votre bras imprime

a

ce caillou, le mouvement primi.tif:

rnais je demande par quelle force ou par quell-.. verm, ce:

caillou conrinue

a

fe

mouvoir : étant échappé de votre main

r

Vous me répondrez fans doute, que ce caillou c0nrinue

a

etre mu

pu

l'impulíion primirive que vous luí avez impri–

mée. Mais cette répon(e eíl:-elle bien philofophique

?

Cette

lmpuljion

primitive

eíl une de ces modifications qui ne con–

fiíl:ent que dans l'aB:ion;

&

ii

eíl: de la narnre de e s forres de

modifications, de ce!fer d'exiíl:er, des qu'elles ce!fent

d'etr~

produires. Done, q uand

meme

vous feriez la caufe effi–

ci me de cette impulfion primirive , ce 9ue je o'ai garcle

d'accorder : cette im pulGon primitive auro1t ceífe d'cxiíler,

quand vous avez ceiTé d'agir fur ce caillou ;

&

vous avez;

ce[é d'agir fur ce caillou,

a

l'iníl:ant ou ce caillou a quitté

votre main. Done cette impulfion qui perfévere da ns le

caillou , ne vous

doic

point la

contirw.ation de

fon

exiflence

;

done cene impulíion ne vous doit pas plus le commenc~–

ment de fon exifience.

C.

Q.

F. D.

7 84.

COROLL.AIRE.

ll

eft vraifemblable que

la

Matie re

&

l'E¡prit créi ne fon& que

les

Caufas o_ccafionnelles des

divers mo_u-

.

.

Sf