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THÉORIE DE

L'AMÉ

ltUMAINE:

tr'elles indifféremment , doit les mettre fucceffivement

tOU•

tes en j~u

&

en aB:ion ;

&

donner lieu dans norre ame,

a

tout autant de réfnrreíl:ions d'idées ou de ·íenfations-.

Dans les

M émoires parfaitN,

l'ébranlement de l'une

de

ces

fibres , ébranle

&

fait frémir toutes les autres

~

parce

que l'uniífon

y

f

ubíiíl:e. Dans les

M érn oires imparfaites,

il

y

a

des lac•unes : parce que guelques-unes des fibres mifes

&

montées antérieurement

a

l'uniífon ", fe détendent

&

perdent

leur ancien uniífon ;

&

qu'en ie perdant, elles reftent muet·

tes

&

fans

frémiífément.

Illº.

Mais cene hypothefe,

qui eíl:

ingéníeufe -a certains

·égards ,

qui

efr

peut- etre

la plus

ingénieufe

&

la plus

philo.

fophique que l'on puiífe imaginer fur ce

fo

jet,

&

que nous

avo-ns pris foin de momrer ici fous fon jour le plus

lumi–

neux

&

le plus favorable, renferme

&

préfente d'abórd un

D éfaut effentiel,

qui en réduit le "'mérit"'

a

bien peu de chofe.

Ce

<léfaur confríle

a

expliquer un phénomene cerrain dans

fon exifier:ce

&

inconnn dans

fa

nature, par une caufe dont

l'exiftence eft tres-incertaine,

&

dont la nature eíl:

'él.U

moins

t 0ur

aufii inconcevable

&

tour

auffi

incompréheníible que la

chof~ qu'elle doit expliqner.

Ainfi le

Méchani(me naturel ,

ou

la

caufe occaíionnelle;

d'ou

dépencl la Mémoire dans fon exercice

&

dans fes fonc–

tions, rdl:e encore

&

reftera vraifemblablement tolljours

a

.d~couvrir.

PARAGRAPHE

SECO N D.

Pu1s·SANCE SENSIB'LE DE

L'AME HUMAINE~

·778.

DÉFINITION.

L:

Puiffance fenfible

de

l'Ame hu–

maine ,, eíl: l'ame humaine elle-meme , envifagée relative–

rnent

a

fes· Senfations

&

a

fes Sencimens : dcux efpeces de

Mvdifications fpirituelles,

qüe l'on confond affef fouvept ,.

&

que nous allons ici difii-nguer.

1

1

°.

On

rromme

Senfations de

l' Ame,

certaines modifica..

tions de l'Ame, relatives

a

la préfence

&

anx qualités fenfi•

bles des divers objets qui

font

aéluellement impreílion fur

quelqu'un de nos cinq Sens.

.

L'impreffion faite fur nos fens, ou l'ebranlement

phyíi–

que de nos organes , efr la

S en(ation org,mique.

L'impreílion

re~u e dans l'Ame

&

fentie par l'Ame, efr la

Senfati on men,_-

·t aLe.

(

324

&

326 ).

·

·

IIC).

On nomme

s,nrimms

de l'Ame,

certaines , émotion.s,