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détourn ées

&

trop

inacceffibles

pour

étre celles de la

raifon

&

du fens commun.

S'il arteint

par hafard la

vérité:

a

force de la

fublimer

&

ele

la fubrilifer, il

femble

la

décruire

&

l'anéantir.

Il

la

met

du moins hors d'état

de

fe

faire

fentir'

&

íi

luí ote

par-la

tomé

fa

force

perfuaíive.

·

Xº. L'

Efprit ferme

·efl. fiable

&

inébra¡ilable daos

{es

j

uge–

mens

&

dans fes déterminations

,

gu'il

ne porte

&

qu'il

ne–

prend q u'avec une délibération c;!clairée

&

réfléchie;

&

qu'il

l'l'abandonne que quand la Raifon , en lui préfentant d es

lumie res nouvelles

&

imprévues, exige

qu'il

change de fac;on

de penfor

&

d'a.gir.

,

XIº. L'E(prit

ferme differe

del'

Efprit opiniátre,

lequel

ne

cha nge pas

de

j

ugement

&

de

déciíion

=

lors meme

que

h

Rai–

fon

lui

apprend

&

lui <lémonrre

qu'il a

eu tort

de juger& de

fe

décider comme il

a

fait.

1

Xllº.

L'Efprit courageux

penfe

&

ag~t

1ibreme :~t d'.1pres

la,

Rai fo n: malgré la réfübnce, ou des-préjugés qui la com!)~it·

t enr, ou des facrifices qu'elle occaíionne , ou

des

défaílies

qui la

menace1u. ·

J

M

A

Q

I

N

A

T

I

O N

A

C

T

I

V E

E T

P A S S

I

V E.

771.

ÜÉFINITION.

Quand l'efprit ou le genie

fe

montre

&

fo

dé-veloppe en images vives

&

faiUantes, en comparai.,.

fons ricbes

&

h emenfos, en expreílions énergiques

&

pitto–

ref

...1ues, c'eft

lmag;nation

=

imagination par excellence, ima–

gination aétive

&

c.réatri.ce

, qu'il ne faur point confondre

avec l'imagination paffive,

a

laquelle elle ne reffemble

e11

rien.

lº.

L'lma(!Ínation aflive

eíl:,

dans l'Ame

Jmma,ne,

une

fs.–

c:11té

qui crÚ

&

qui rienr pré(enres les images des ch ofes..

El le

y

fuppofe une aB:i vité inrr:cíeque,

&

elle en eil une

énagie

&

une

fonéhon. (

344 ).

Ilº.

L', mogino.tion

paffive

eft, dans

l'Ame lrnmaine,

une

fac ilité

a

r ecevoir des

imp:-effions

étrangercs Elle

n'y

fop–

pofc q11'nne

difpo!ition inrrin(eque

a

erre

en prifo

a

l'aét ion

qu'on

voud1:a

luí c ommuniqucr.

La

premicre

eíl:

l'imaginat:on de-;

Defcartes,

des

Newton,

des Milron , des Virgile, eles

Homere,

des

Démoflhene,

des Archim ede: qui faiíiífent la Nature, pour l'obferver ou

pour la

p~i ndre .

La fec oncle efi l'imagination des Fernmelettes

&

des Enrans.:

qni

fe

laiíTent fubju g uer

&

dominer par tomes les impref–

íion - qu'on leur donne,

&

anxq ue llcs i\s

fe

prerer. t; par

tous les

fanr ome$

dom on les berc e ,

&

qu'i Is réalifenc.

R

r

ív..,