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.THÉOltlE

DE

L'AMi!

HUMAINE:

772.

REMARQUE.

Cette intéreífant~ faculté de l'Ame hu.:

n1 ai ne

~

d'ou ~~pend l'éQergie

&

de nos penfées

& de

nos

fentimens, l'lrnagination, fous le double

o ínt de v ue

O Ll

110us

venons de la montrer ).

a

prefq ue to_ujo nrs fo n b'o n

&

fon inauvais coté, fes avanrages

&

, fes défavantages

:

{oit

dans la carriere des talens,

fo ít

da ns

le

comme rce de 1·~ vie.

1

1°.

L'l mae;ination aécive

efi utile au Phy fi cien , au

Geo–

rnetre,

a

l'Órateur , au Poe re : pour leu r r ep,·éfemer puif–

íammenr

&

d'une

maniere ílaple,

les images des chofe s. fur

leíquelles leur ef

prit o pere.

Mais il faur

roujou ts que

la Raí–

fon l'éclaire

&

la régiffe.

Vlmag_ination

.íl:

fouvent aveugle

&

trompeufe, fans '

la

raifon

:

la Raifon eíl: prefque t0uj o urs aride

&

langui[fan.

t-e , fans l'imagination.

Dans

Ja

carriere des connoi{fances

humaines,

celle-la

éleve ,

tranfporte, &

quelquefois

égare

l e

gé_nie: celle-ci l'éclaire, le guide , ie régit,

&

le

refüfie.

De leur enfemble ,

réfulte

le

vrai génie,

celui

qui

fait

les

grands hommes.

Ilº.

L'Irnagination paffive,

qui

annonce d'autant

pl ns de

foibleífe dans l'ame , qu'elle

y

a

plus

de

force~ qui

efe

pref–

que

toujours

moins utile que

nuiíib!e, .

eíl:

ou

peut

etre

a

van ..

tageufe

aux

Enfans ,

qu'elle

attache

a

leurs

hochets

&

a

leurs

poupées; aux C éJ adons

&

aux

Dulcinées,

qu'elle aide

a

prendre plus vívement l'empreinte

&

l'image des divers

objets de leurs

fümmes

langourenfes;

a

quelques Vi!ion•

J1aires,

a

qui

elle

fait

quelquefois

adopt~r

&

réalifer

d'agré.a-;

bles

chimeres.

'

-

VICES

DE

z'EsPRI ·r

HUMA IN.

773·

Ü13SE.RVATIO'N.

L'imbécillité,

la

ítupidité,

la folie;

la fureur, font, dans l'Ame hmnaine, des vices

de la Puif–

fance intelle&ive :

de

cette

puiífance

qui

conc;oit

&

qui

jnge.

Ce fonr

par-la

méme

des vices

de

la

Raifon, qui

n'efi

aucre

chofe

qué

l'intelligence

réunie au

jugement. (

86 ).

19.

L'.Jmbécille

manque d'idées; ou n'a qu'un

fort petit

110mbre d'idées,

qu'il ne

fait

ni

difcerner,

ni

camparer,

n i

divifer,

ni

compofer, ni

généralifer.

Sans

idées,

on eíl: fans

intelligence.

Sans

idées

gue l'on

puiífe

fixer

&

tenir

préfentes, on eíl:

fans réflexion. Sans

jdées que

l'on

puiífe

eomparer

entre elles , que

l'on

puiífe

confronrer

l'une

avec l'autre ,

011

efi fans

jugement.

Sans

'idées d~nt

on puiífe obferver

&

faifir

Je

rap ílort,

on eíl:

fan s

efprit. Sans idées que

l'on

pu iíle

diviftr, coínbiner,

-~ompofer

~

on

eíl: fans imagination

&

fans génie.

IIO. Le

Stu¡;ide

manan

e

d'une certaine aél:ivité

de fent:imer.1t,

tí.e

corKcpüo i1 ,

el~

jug.emenr.

11_

pen t avoir <les

idé

s :

ma.:s