SoN
EXIST.ENCE.
Ordre
p!zyfiqzu:
Q
uand on a démontré au co~traire que la Matiere_ exiíl:e;
il
efi évident
&
par l'idée que nous avcns de la Mattere,
&
par les connoiffances que l'expérien-ce nous donne de la
Matiere que la Matiere doit néceífairement tenir fon exif–
tence,
i'un
Principe difüngu~
d'elle -
meme : puifqu'il e_fl:
ividenr que la boue
&
la pierre, par ~xempk, que
~.ª
·ra1-
1fon &
l'exp~rience .nons montrent touJours com!11e n
aya~-t
aucune ,a&ivité intrínféque, ne peuvent pas avo1r
une
AEli–
'flÍté
~ffentielle
&
infinie
,
qui. les ait renclu néceífairemerit
exiíl:ances
de toute éternité.
617. ÜBJEGTION
V.
La ,hautcur aél:uelle
des
Montagn·es;
la
nouveauté des Sciences
&
d~s Arts, ne prouvent ríen
contre l'éterniré
ou
du moins centre l'immenfe amiquité
de
la
Terre :
&
voici les prt!qves qu'en donne Telliamed.
1°,
Il efr inconteíl:a))le que les eaux de la Me r diminuent
focceffivemeot de {iecle en fiecle; puifque la Mer efr au–
jourd"lmí aífez éloignée de certaines· Villes
&
de certains
rivages qu'elle moujl)oit autrefois.
Or,
certe diminu_tion
fucce.ffive
&
cominuell~ des eaux de la Mer, ne próqve–
t-elle
pas démonfrr;Úivement,
&
qu'autr efois
la
Terre en:–
tiere
a
du
erre couverre d'un immenfe Océan;
&
qu'un jour
la
Terre ayant perdu toute
fa
fubfl:ance
ac¡ueufe ,
s'e-nflam~.
mera
&
fe
convertira en Soleil
?
·
Ilº.
L'immeGfe quaptité de
Coq,uillages que
l'on tronve
enriers ou pétrifiés daos les carrieres , en des endroits tres–
éloignés de la mer .
&
au fein des plus hautes montagnes ,
démontre évidemment
<1111e
la Terre
a
été
'autrefois
tome
couverte par les eaux de lamer.
Or
fi
la Terre a ,été ainfi
enveloppée ~'un Océan: il eft évident que
les
plantes, qué
les hommes , que
tous
les animaux,
tirt!nt
l~ur origine
de
la
Mer.
iW). Il a pu
?rriver
que
les Sciences
& les Ar~
inveni:és
&
perfeél:ionnés pendant
un
nombre imm~.nfe de
fiedes ,
~ient
péri plufieurs fois _par des déluges
&
des
incendie~
fucceffifs,
tels
que nous les avons expliqués ailleurs;
&
qui,
en dérruifant
le
G~nre
humf!in ,
on,
du.
détruire les Sciences
&
les Arts.
IVº.
La Terre, apres un incendie génér~l, étant revenue
;¡
fon
premier ~tat d'Océan,
fe
repeup1era de nouveau
pa·r
1~
moyen des
Molécules ()rganiq1~es
qui compofoient anrérieu..
rement le Genre humain. Ces molécules organiques
fe
raf–
~ mbleront par hafard aµ fein des eaux : la chaleur du Soleil
les vivifiera: elles s'épanouiront
en
petits enfans,
a
qui la
Nature fournira une nourriture convenable. Ces enfans-poif–
fons, deycous
hommes-poiffons, v~vront
&
fe
multip~ieront
J
I