SoN ExíSTENCE:
Ór-dre
phyfique;
-:~o'f.
nité, que j'raurai la combioaifon préfent.e d~ la 'Nat~re.
O,~,
Je mouvement éternel de ces Aromes. dans le V_mde, ne-.
quivaut-il pas évidemment
a
un nombre infini
de
jets
de
ces A1omes?
·
Le
moderne Spéculatenr
fe
fuppofe fans -dou~e, droit
pu
aílis autour <l'une Table immenfe , garnie· a deífein de
bandes
&
de
rebords , qu} retiennent ces
Atomes ;
e<;)lnme_
un
Triétrac retienr l'es
dez
a
jouer: fans quoi adieµ
.t-oute
fa–
théorie Car apye ~ le premier jet de fes
A
tomes mus ery. tont
fens dan.s le V ui<le immenfe: par quelles
Loix
du
Mouvement-,
ces Aromes r~viendrom-ils daos f~ main ,
fe
preter
a
un
{econd jet
?
1
•
,
,,._
Non, Monfieur le Spéculateur : le mouvement_ éternel
des Atomes en rout
fens
dans le Vuide infioi, n'équivaut
point
a
un nombre infini de jets
de
ces Aromes, conrre
des
points fixes qui les captivent
&
qui les reriennent :, comme
le m@uvemem éternel'
&
en tout fens de feize caracteres ty.–
pographK¡ues daos le
V
uide infini , ri'équivaudroit poim
a
un nombre infini de jer-s cle ces caraél:eres contre des_
lo–
gettes deíl:inées
a
les recevoir.
Et
e
mme c'eíl fur ce
fonde–
ment que roul€ toute votre théorie,
il
eft démontré que vo-..
tre théorie efi vaioe
&
frivole.
111°. On
pourroit fan~ doute attaquer
&
détruire , ,
e~ ·
mille &
miJle autres .manieres, cette fophiíl:ique théorie~.~·-.
Mais en vérité , elle n'en mérite pas la peine;
& '
il n'y
a· .. ,
,
pas d'apparence qu'elle puiíle jamais- féduire aucun Etré
·raifonnable. Deftinée
a
accréditer,
ou
du mqins,
a
.rendre–
moins choquant
&
moins adfurde l'Athéifme; elle
ne fer–
vira, comme
on
le
voit, qu'a apprendre aux hommes , qu'il
n'y
a plus de gloire
a
acquérir ou
a
efpérer, dans une car–
rier:e oü ont échoué Epicure
&
Lucrece , avec bien plus ·de
génie, que n'en ont eu jufqu'a préfent .leurs· divers Seéta–
teurs;
&
qu'en
fait
d'ir..réligion, comme
en
fait de m~ urs ,
l:axiome élu Lyrique Romain,
eíl:
vrái : les Peres valent
mieux que les En fans.
IE;tas paremum, pejor avis
,
tulit. nos
rzequiores,
1;wx
daturos progeniem vitiojio.rem.
_615.
0BJECTION
TII.
'Nous ne connoiíTon.s pas aífez
par–
fa1_tement la Matiere, pour déterminer
jufqu'ou
s'étend
fa
putlfance
&
fa
vertu, Done nous
ne_
pouvons point aíTurer
qu'elle foit incapable de produire le bel Ordre de
la
Nature;
de former des plantes
&
des animaux,
&
ainfi
du
refte.
RÉPONSE.
1°.
Par
1$'
m'eme raifonnement, on prouveroit
• que
pcut-~tre
la
Matie,re eíl: capable de pi:oduire
&
de
forc–
mer un :r:angle
quarre , un homme fans corps
&
fans
ame ,
une pame
plus 1
r·ande
que fon
tollt:
puifqu~
parmi
les
venus