Previous Page  471 / 792 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 471 / 792 Next Page
Page Background

SON

EXISTENCE.

At léifme.

D

1

v

E R

s

.Es Es PE e Es D'

A

T H

É

1 s

ME.

S73·

ÜBSERVATION.

L'Athéifme,

ou

le Matérialifme,

dl:

une

e/pece de Protée,

qui prend différentes formes: fe!on

la diverfire des génies d'ou il émane ,

&

des génies aux–

quels il doit

etre

prefenté , auxquels

ob

veut le

faire

adopter.

Plus decidé chez Spinofa, il ne veut poinr de Dieu daos

la Nature. Il

n'y

veut pour tout Dieu, que la Matiere

univerfelle.

Un

peu mitigé chez Épicure ,

i1

fouffre dans

la Nature,

des Dieux -chimériqLiement apathiques , des Dieux

dont

toute la deíl:ination

fe

borne

a y

exiíl:er

en

Ieur maniere;

&

a y

jouir

d'un

repos léthargique, alfaifonné

de

je

ne

fais quelle volu.ptueufe félicité. Mais

il

n'y

veut point de

Dieu qui l'ait formée., qui la régiífe, qui fe DJele d'clle:

, foit dans

l'ordre

ph¡ríigue, foit dans

l'ordre

moral.

Plus mitigé encore chez Tclliamed,

il adme_t dans

la

Nature, le Dieu des Déiíl:es; le Dieu<;

íi

l'on-veut, des

Ch rétiens. Mais il lui aíTocie une

Matiere éternelle

&

iflcri~,

qui

s'arrange

&

qui s'organifc par elle-meme ;

fans avoir

ancun befoin d'une inflüence étrangere.

Mais fous quelque forme que fe montre l'Athéifme,

il

y

a

toujours

<lans

lui

tH~

caraélere fpécifique , qui le

.t-é–

cele, qui

l'annonce, qui le difl:ingue de tout ce qui n'eíl

pas lui : c'eíl: de

nier l'exiftence d'un Dieu auteur de La Na–

rure

;

&

tel eíl: le point de vue fous lequel on peut toujours

le reconnoitre , le

combattre, le confondre.

'

574.

DÉFINITION.

J'appelle done

Athée,

qlficonque sínf–

c rit en faux contre

l'exijlence d'un Dieu autmr de la

Natu.re

vijible:

ou quiconque prétend que la Nacure viíible ne doit

poinr

fa

formation , fon ordre, íes loix,

a

une fupreme

Incelligence, en tout effenciellement diíl:inguée de la ma–

tiere.

Qn'importe en effet.., qu'Épicure admette ou n'admette

pas des

Dieux

écernels; s'il

s'efforce

de

les moncrer

comm

~

des erres oiíifs

&

inutiles , de qui ne dépend en

ri.en

la

Nature vi.íible, animée ou inanimée, ni

dans l'or

dre ph

y–

fique , ni dans l'ordre moral

?_

nature des matiares que l'on traite, peut faire attacher des fens

¿if–

férens.

Le

terme de Déijle,

s'applique toujours uniquement

a

ceux qui

admetcent un Dieu, fans admettre une Providence divine.

Lfl

terme de Théijle

,

s'applique quelquefois

a

ceux qui admettent

un Dieu , fans exclure une Provídence divine : en les coníidérant

par

oppofition

a

ceux qui Q'admettent point d~

I>i~u,

ou qui ad–

mettent pluiieurs Di.eux,