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THÍORIE DE

DIEU :

1

°.

N·ous annon9ons d'abord, pour ' couper racine

a

tome

équivoque ,

&

pbur bien fixer l'idée des chofes

a

cet &gard

,

que

par

ce

t ~rme

un

Dieu-,

nous entendons

toujours

formel–

lement

&

explicirement,

V

ne

Subjlance

incréée ~-créatrice;

qui

de

toµte éternité· a

exifté par l'eífemidle · exigence de fon

etré ;

&

qui, au

\ commencement des tems,

a donné l"exifience

a

t_o,ut le reíle

des etres:

.

,

U

ne

S u b(lance infinie en tout

genre ,

de perfeElion

; ,

quf

r€n,..

ferme

eífemiéllement

dans

fa

nature· ,

tottte

perfeél:ion_

in–

telligible; qui ~xcluc

eífentielkmem

de

fa

nature,

toute

im–

perfeB:ion imaginable :

Une

Subjlance. (p~ritúelle, .

qui n'eft rien de

t@ut

ce qu~

nos

fens

peuvent' appercevoir; qui

c¼iffere en tout eíTentielle–

meh t de la mariere, de l'énerg"ie, des propri~cés , des mocli–

fications de la matie~e _: qui

yoíferle

éminem1ñ ent

tout ~ –

qúe peut

avoir

de perfeél:ion la N arnre

vifible,

anim€e ou

r

inanimée; fans

avoir

rien

de commun avec elle ,

fi

ce

n'eft

!re

rapport

d?aut~ur,

d,e:

moteur, de. ~onfervateur,

9e

maitt~l

abfolu.

Et c'efi auffi

ce

qu'entend par ce

menie

terme,

l'av.eugle

Athéifme;

qui,

.étc:>uffant

le

cri

éclatant de _la Nature

&

q.e

la Raifop. , ofe

nier

l'exiíl:ence d'une telle Suhfiance , d''un

tel

Etre:

- Ilº. Nous

démorMrerons,

dans cette premiere

Seél:ion-,

par

des prcuves également

fenfibles

&

plaufi-bles .,

qu-'il

y ~

a

dans–

ia ·Nature vifible, un invifible Principe, en .,qui réjide une

infi, nie–

intelligence

&

une

inftnie aélivité ,

&

qui·

n'eft

ri:eh,

de_cette

Na–

ture vijible.

Or, un tel Principe peut-il n'etre

paf

en

tout

point , rEtre ineffable , .l'"Etre infiniment parfait ,..dont

nous.

venons

de

tracer

l'idée?

Peut-on foppofer, fans une

déraifon

ma-n-ifeíle , que le–

-

Sujet

<J:

une inftnie puiffance

&

d'une

itifinie inteUigenc.e,

n~

.

(oit

pas,

~n _mem~ tems le fujet d'une infinie bont.é

~

d'une in- -

a

finie juíl:ice, d'u ·ne infinie fage,ífe , d'une infinie fainteté, de

toute

perfeB:ion

infinie

?

L'Infini,

en

genre

de

perfeB:ion,

efr:

eífen,tíellemem

indiviíible: il

efi évidemme'nt

tout o u nul.

<'

,,_

~69.

COROLLAiil.E.

11 s'enfoit de cette dé fini ti on, que _,.

,s'il

~xífle un

Dieu

dan~ ltf Natttre.

;

ce

Dim

, enferme

dqns fon

effence

,

tout ce

ff

U•

on peut conce'voir

·

de

p erfeélion, t out

et:

qu'it

)

efl

mieux

d'ávoir que de

ne

pqs

avoir

:

ce

n;eu

ex clut .de fon

ejfence

,

tout mélange quelconq.zte de ~ice

&

d'imperfeélion,

tou:,

ce

qu'il

efl

mieux

de

n'avoir pqs qlfe d'avoir.

.

P ar conféquent, quand nous aurons irréfragablernent d,é..–

mo'ntré

qu'tt·n tel Etre efr une réa'füé, qu'un t~l .Etre exi!!e :-

r

/