SON
EXISTENCE.
Arhéifme.
cI'elle, ne la domine
&
ne la maitrife. 11
n,y
a point de
Dieu
dans
elle ou hors cl'elle
!
ou
s'il
y
a
dans elle
0u
hors d'elle quelques Dieux matériels
ou
immatériels; ce§
Dieux n'onr aucun rapport avec elle,
elle
n'a
aucun
rapport
.avec ces Dieux.
Uº. On
nomme
Matérial'ifme,
l'abfurde
&
affreufe
opi..
nion qui n'admet_, dans l'univerfalité des chof@s, qu'une
unique efpece de fubfrance; favoir, la fubíl:ance matérielle;
&
qui exclut par-la meme, de la
N
ature entiere, t0ute fob(–
tance fpirirnelle , incréée
ou
créée.
(708).
Selon le Matérialiíl:e ,
il n'y a point de Dieu dans
la
.Nature; ou
s'il
y
a
un Dieu , ce Dieu -n'eíl: autre chofe
que la matiere men1e qui compofe la Nature.
De
meme
~
il
n'y a point d'ame proprement dite dans l'Homme;
&
ce que l'on nomme
Ame humaine ,
n'eft autre chofe que
la
matiere meme qui forme l'organifation du corps humain.
On
voit par-la que
le Matérialifme n'efl qu'un Athiiftne
plus décid¿
&
plus renforcé;
qui, en banniífant de la Narure
le vrai Dieu, en bannít auffi les Dieux c~imériques. Ainíi
ces deux opinions n'en font propremenr qu'une; puifqu'elles
ont le meme objet,
&
qu'elles ne different que de nom.
Tout Matérialiíl:e eíl: Adiée;
&
tout Athée eíl: Matéria–
liíl:e. Selon l'un
&
l'autre, tout
eft
matiere dans l'Uni–
vers, dans l'homme, ainfi gue dans le caillou.
L'lntelligence
&
le
Sentiment,
en quclque fujet qu'ils exiíl:ent, ne
font
que des modifications d'une maciere organifée, qui devient.
par-la intelligenre
&
fenfible, fans ceífer d'etre matiere.
IIIº. On
nomme
Déifme,
-l'irréligieufe opinion qui,
-en
admettant -l'exiíl:ence d'un Dieu, auteur de la Nature vi–
fible, en nie
la
Providence:
ou qui , en reconnoiífant
que,
la Nature vifible, animée ou inanimée, doit
fa
formarion
&
fes loix
a
un
Dieu éternel,
a
un Dieu infiniment intel–
ligent ,
a
un Dieu en tout eífenriellement difüngué de
la
Matiere, pretend que ce Dieu ne
fe
méle plus
en
rien de
ce qui con~erne fo_n ouvrage.
Selon le Déifle ,
il
y
a dans
la N
ature,
un
Die
u ,
un
Dieu unique , un Dien puremem efprit
,
un I)ieu
érernel
c1ans fon exiíl:ence
&
infini dans fes perfefüons. Mais ce
Dieu , auteur de l'univers, auteur de l'homme , ne s'oc..
cupe plus en aucune maniere quelcongue , de l'homme
&
de l'univers,
a
l'égard defquels
il
eíl: comme s'il n'étoit
plus.
Ep créant ou en formant
l'Univers
; il le foumit
a
des
Loix
ftxes
f.,.
invariables
,
qui fuffifent pour en opérer la per–
manence. Ainíi l'univers
n'a plus befoin de hü, pour rem--.
plir
fa
defünariQn~