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1
TaÉORIE DE
DrEti'
=
.{u
hafard au fein du V uidé im.menfe: tels ·fon~ . les Principes
phyfiques
d'ou
Epicure
fai~
~~ttre ce chef-d'reuvre admira•
ble de la Nature vifi.ble, ·fans le fecours d·aucune lntelli–
gence incréee
&
créacrice. Voici done fur cet objet, le f~nd
de fes idées.
IQ.
Exiílans .par leur eíTence, @u par l'intrinfeque exigence
<le
leur
narnre,
ces Atomes f ont éternels.
Ils n'om jamais eu
de commencement d'exiíl:ence : ils n'onr jamais
eu
befoin,
pouÍ· exifler,
d'aucune caufe créatrice.
II
O •
V ariés
a
l'infini dans léurs maífes
&
dans leurs confi..
.gurations,
ces
A
tomes font propres1
a
fo rme, des corps de
toute
efpece.
Les
uns
font plus lourds
&
plus maffifs ; rels que
ceux qui con-íl:irncnt les f~bfiances terrefir~s:
les
autres font
plus fubtils
&
plus déliés; tels que ce111x qui forment
l'élé–
menc de
l'air,
clu féu , de la lumíere. Les
uns
ont une con..
tigu·ration fphérique ,
ou
_cubique ·, eu ellipfoidale: les au–
tr:e~, une
configuration conique,
ou
cy1indrique,
ou pyra-.
midale. Les uns ont leurs faces unie·!S ; tommé
font
celles
des miroi'rs plans, des mirois
convexes ,
des mirois con–
caves, des miroirs cylindrique.s ou coni<¡ues: les aNtres ont
leurs faces hériífées
,d' une
infinité d'enfoncemens
&
d'élé–
v ations ; tantot concaves
&
rabotteufes ,
en
forme
de rnf;
t antot
branchues
&
crochues, en forme d'hame<;on ou d'an-
cre de vaiíTeau.
·
º
IIIº. Mobiles par leur natúre, on par leur . intrinfeque
exigence ,
ces Atomes font de
toute -étemité en mouveme_nt,
r1vec des viteífes
&
avec des direél:ions différenres , qui les
emponent
áu hafard e n
divers
fens , dans
tome
la capacité
clu
V
ui<le infini.
La
rien ne réfiíle
&
ne s'oppofe
a
leur
:1él:i–
vité
naturelle, ou
a
la tendance qu'ils ont
T1aturellement
&
par eux-memes,
a_
fe
mouvoir
en différentes
manieres.
Les divers mouvemens qu'attribue Épic
ure
a fesatomei
éte rnels
&
incréés, conúítent dans ce qu\l nom.me un
moa-
-
lpem_cnt
natu!- el,
qui efl: celui qui_l~s
~mpoxre
de haut en has:
dans ce qu'il nomme un
mouvement
violent,
qui eft celuí
q ui k s
emporte de basen haut: dans ce
qu'il
nomme · un
mouvement de
déclinaifon,
qui eíl: celui qui les empeche de–
(léc rire
des lignes parfaitement paralleles; ou qui les f9rc.:e
.de s'a ppro.cher,
q.uoi<l!u'infinime~lt
peu, les uns des autres
i
&
c'eíl: ce que Lucrece
appelle
exiguum
c/inamen
Pr~ncir-:.
piorum.
I
OiUGINE DE
L•UNl'VERS
,-
S~L0N
ÉP:ICURE~
577.
ExPLlCATlÓN.
De ces div~rs
Príncipes
phyfiqut!
'd'Epi
cure,
ou de ces Acom~ éterne1s
,
ainfi variés 'dans leurs
J
maífos
8'
daos
leurs,.
configu,ration-5 ; aiuJ.i
mu~ ·
par
~u~~.