1
TaÉóRIE
r>E,
DJEU :
e,
.
r
En créant ou en formant l'
Homme,
il mit en lui,
&
une
'Organifation mé-chanique
qui
fuffit
pour le condt:1ire dans
J'
or.
dre phyfique;
&
un rayon <le
fa
lumíere divine , ou
u11e
Raifon,
qu~fuffit pour
le
régir' dans -l'ordre mo·ral,
pour
lui montre-r
e~ qu'!l
faut faire
&
ce qu'il doit é_viter,
pour
"étre
&
fon légiflateur
&
fon
juge.
Ainfí Dieu ne
fe
mele
plus
en rie~ de ce qui co'ncerne l'Homme , qui tréuve
&
<lans
fon
organifation
&
dans
fa
raifon
,
toutes les reífour•
ces qu'exige
fa
deftination complette ;
&
qui d'ailleurs
eíl
1.m
objet trop- petit en lui-m.eme ,
pqur que l'Etre infi1,1iment
·grand , du paut de
fon
treme éternel , dai,gne faire aucune
attention
a
fes befoins ,
a
fes afüons ,
a
fes -peines ou
a
fes pfaifirs ,
a
fes vertus ou
a
fes crimes ,
a
fes
homrnages
·ou
a
fes blafphemes.
572.
REMARQUE.
On voit
ici,
du premier
c~up-d'~il,
que le
Déif
me n' efl
g1t.ere
moin.s
pemicieux que l'Athéijine
;
&
que ces deux fyíl:emes ,
s'ils different notablement · dans
leurs principes, s'accordent aífez bien dans leurs confé.
quences, relativement aux Paffions, qu'Hs laiífent dans une
egale indépendance; relat~vement aux M~urs qu'ils livnmt
i
une égale dépravation : puifqu'il eft_vifible que le
Dieu
¡
des
Déifte..s
,
en le fuppofant rel qu'ils f~ le figurent , ne
·cloit avoir guere plus d'inf.luence fur_les paffions
&
for les
mreurs des hommes , que n'en avoient for ce !}teme objet,
les chimériques ·Dieux d'Epicure..
·
Le Déifme fe divife en tour autant de feél:es différentes
~
· qu'il
y
a de tetes qui l'admettent
r:
les unes donnant plus
&
les autres donnant moins aux F>affions ;
celles-ci
exi–
geant un Culte,
&
celles-la n'en voulant aucun
:
chacu1.e
fe
faifant un Catéchifme
&
une Religion
a
fa
mode; felon
la
diffélíence ou l'infiabilité de fon capr.ice particulier.
11 n'eíl: pas meme rare de voir
le Déifme
fe
méler
J
l'A·
théifme:
admettre , avec celui-ci, une Matiere étemell'e;
&
n'attrihuer
a
l'éternelle Intelligence,
que le mouvement,
l'ai:a-angement, l'organifation de cette
Matiere éternelle;
qui,
incféée comme Dieu devroit e_tre Dieu aut.µ1~ que Dieu
' lui ~meme.
N
ous montrerons, dans la feconde Sefüon f~ivante , les
1
pernicieux príncipes du Deifme: nous n'avons
a
montrer
-dans ceHe-ci , que-les pernicieux príncipes del'Athéifme. ("').
(*
J
ET)"MOLOGIE.
Athée,
A8éos-,
homme
fans
religion
~
fa,hs
-Dieu. D'
~
privatif; & de
ééo
s-,
Deus.
De
Deu-s
ou
de SÉQr
vient auffi Déifte ou
Théiíle:
deux
termes
p~faitemernt fynony~s 9ans
leur
fens o~vie; mais
au?'quels la