THÉORTE DU
RATSOÑNI'.~tNT:
exemp!e que ce foit de propofitíons cO'ntradiéroires ,. par
exemple, for celle-ci : ( aucun Monarque n'aime fincétement
fes Sujets, quelque Mouarque aime fincérement fes Sújets);
&
que par-tout on fera voir
&
fentir , avec
b
meme évi–
clen~e, que les deux contradiéroíres ne peuvent jamais etre;
ni en rrté'me tems vraies' ni en menile tems fauífes •.
Iº. D'abord, pour que ces deux dernieres propóíition~
contradiétoire, fuífent
en méme tems vraies
:
il faudroit évi–
demm-ent que la qualité de
Monarqtte aimant fincérement fes
Sujets,
n'exiíl:at dans aucun fylonarque quekonque, pour
rendre vraie la propofition uni'\"erfelle négative;
&
que cette
meme c¡ualité exiíl:at cependan~ dans ce Monarque indéter•
minément prís, qui efi le fuJet de la prnpoíirion particu–
liere affirmative , pour ren<lre vraie cette propoíition parth
culiere affirmatíve : ce qui repugne en lni-meme.
Uº. Enfuite, pour que ces deux memes propoíitions con~
tradiéroires fuífent
en
méme tems
fauJJes
:
il fauélroit néceífai.
rement que la qualité de
Monarque aimant fzn.cérement
fes
Sujets,
exiíl:at dans guelque. Monarque , pour 'rer:1dre fauífe
la
propofition univerfelle négative;
& .
que cette meme ~ua–
lité n'exifia.t ceperydant dans aucun Monarque quelconque,
pour rendre fauífe la propoíitión paniculiere affirmative: ce
qui ne ré_pugne pas moins évidemment en lui-n1eme.
RÉsuLTAT.
Par conféquent, quelle que pui1Te
etr~.
&
l'éf
..
pece
&
la nature de <leux
Propofztions contradiéloíres;
il eft
évi~ent qu'elles ne peuvent jamais ,erre, ni en meme tcms
vraies, ni en meme rems fauífes. 11 eíl: évident par
la
meme,
que démontrer que
l'wne
des deux contradiél:oires eíl: vraie,
c'efi avoir démontré que l'autre efi fauífe;
&
que démon..
trer qtle l'une des· deux contraditloires efi fauífe, c'e.11 avoir
démontré que l'autre eíl: vraie.
C.
Q.
F.
D.
. 450.
CoROLLAIRES.
De la Propoíition fonclamentale que
nous venons d'établir
&
de démontf"er, réfultent évidem~
ment les trois vérités fuivantes; favoir:
. Iº.
Qu'il n'y a point de milieu entre ·deux Propofztions con~
tradiEloLres:
parce qu'il n
'y
a point de milieu, pour le
fu
jet
commun de l'une
&
de l'autre propoíition, entre avoir
&
ne pas avoir la
qualite quelconque,
que l'une des propofition~
lui attribue,
&
eue l'amre en exclut ; entre étre
&
ne pas
étre ce dom
il
eíl: précifément quefüon dans l'amibut com:–
mun des deux propofitions comradiétoir~ment oppofées.
Ilº.
Que
,pour établir la vérité d'zme P ,--opofition qu~ l'on n~
peut
démontrer 'direElement
en.
elle-méme; il
julfit
de démontrer
'l.uefa
contradiéioire efl fau.fle :
puifque la, fauffeté de celle-ci
~
úippof~ ou
entraine néceífairemez~t
la
vérité
de
cell~la.
(27}•