ou
LA D1ALECTIQUI!.
Propofitions.
·;6;·
nie qll'e ce qui efi précifément néceífaire, pour rendre fauífe
la premiere.
Car., pour qu'il
1
oit faux que
tout homme efl Américain;
il
fam
&
il
fuffit
précifement que quelque homme_, indé..
terminément pris, ne foit pas Américain.
Et
ponr qu'il foit
faux
que
quelqu.e h.omme n'e[i
'pas
Américain;
il
fant
nécef–
fairement que tout homme, fans aucune exception, foit
Américain.
11°.
Ces deux propofoions ( roqt hot1'me ell: Américain,
le
Roí de Fr8.n_e n'e{}: pas Américain) 1:1e font point ~on–
trad iéi:oires : parce que l'une affirme ou nie plus qu'il ne
faur , pour rendre l'autre
fau fle.
Car, pour que la premien:: propofition foit fauffe;
i'l
n'eíl:
pas néceífaire que tel homme
~
le Roi de France,
foit
Américain.
ll
faur., fimplement que quelque homme indé–
termi,nérnent
foit
Améric.ain. De meme, pour que la
fe–
conde propofition foít fauífe; il n'eíl: pas néceífaire que
tout homme foit Américain: il foffiroit; aue le Roi de France
le
fue.
Ces deux propoíitions ne font 'done point comra–
diétoires : elles font fimplement conrraires, ainíi que nous
l'obferverons encore ailleurs.
IIIº . De meme , ces deux propoíi:tions ( aucun com–
mandemem de Dieu n'efi impoffibi:e, quelques comman–
clemens de Oie11 font impoffibles) ne font pas contradiél:oi–
res : parce que la fcconde affirme plus qu'il ne faut pour
rendre fauífe la premiere;
&
que par conféquent la premiere
nie pl~s qu'il ne faur pour rendre fauífe la feconde.
Car, pour que la premiere propofition foit faufü:;
il
n'eíl:
pas néceífaire qn'il
y
ait quelques commandemens de Dieu
<J:Ui foient impoffibles : il fuffiroit qu'il
y
eut précifément
quelque commandement de Dieu , qui
fue
irnpoffible. Ces
deux propofitions
font
contraires,
&
non contr::idiél:oires.
IVº.
On peut obferver ici , en faveur des je unes Éleves
tie
la Philofophie , que tome propofition dont le fujet eft
reíl:reinc par le mor
quelques,
n'a point de contradiél:oire.
.Telles
font
ces
propoíitio.ns:
( qnelques hommes exiíl:ent
<le t0ute éternicé : quelg nes plantes ont du fentiment .:
_quelques commanclemens de Dieu font impoffibles ).
De la fauífeté de ces propofttions, ne s'enfoit pas, en
verrn des feules Loix de la Dialeél:ique, la vérité de la
propoíition qui leur efi contraire : puifque cleux propoú–
tions contraires, comme on le verra bienroc, peuvent
erre en meme tems fauífes.
(453).
p
R O P O S I T I O N F O N D
A M
E N T A L E.
-449.
Deux Propofi:ions contradi{loires ne peuyent ;am{lls
r