0U LA OIALECTIQUJ!:.
Propojitions~
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ki la
qualité d'homme jufie,
exiíl:at ,dans tous les individus
qui
forment l'univerfalité du fuiet, pour rendre vraie la pro–
pofition affirmative ;
&
n'exiíl:ac dans aucun des individus
qui forment l'univerfalité du fujet , pour rendre vraie la
propofition négative :
ce
qui
' eíl: le plus évidemment
ab–
furde.
EXPLICATION
II.
Deux propofitions contraires,
dont l'une
tfl
univerfelü
&
l'autre Jinguliere,
peu-vent etre
&
font tres–
fonvent en meme tems fautTes : fans pouvoir jamais etre en
meme tems vraies.
Et
pour le demontrer, je prends
·an ha–
fard, pour exemple général, ces deux propofitions conrrai–
res: ( aucun homme n'eíl: Américain, le
R<11
de France eíl
Américain ).
1°.
D'abord,
il
eíl: poffible que ces deux propofüions con.–
traires foient
en méme tem.s fazdfes
:
pui[qu'il peut
fe
faire
évidemment que l'attribut de ces deux propoíirions, c'eíl:-a–
tlire ici la
qualité d'Américain,
c0nvienne
a
quelqu'un des
inclividus qui forment l'univerfalité
du
fojet; ce qui rendra.
fauífe la propoíicion univerfelle négative;
&
ne convienne
pasa telle partie déterminée
du
fujet : ce qui rendra fauífe
la
propoíition íinguliere affirmarive.
·
Ilº.
En fui te ,
i1
eíl: impoffible que ces deux propoíitions
conrraires foient
en méme tems_ vraies:
puifque pour cela ,
il
fandroic que l'attribut de ces deux: propoíitions, c'eíl:-a-dire,
ici la
qualité d' Américain,
n'exiíl:at <lans aucun des individus
qui forment l'univerfalité
du
fujet, pour rendre vraie
·1a
propoíicion univerfelle négative;
&
exiíl:ac cependanr dans
tel individu, ou dans tels individus , qui formenr le
fu
jet.
de
la
propo!ition íinguliere, pour rendre vraie cette propoíition–
finguliere affirmative : ce qui eíl: viíiblement impoffible.
ExÍ>LICATION
III.
Deux propofitions contraires,
qui font
toutes les deux ajfirmatives
&,
Jingulieres,
&
dont les attribuu
font des chafas effentiellement incompatibles dans un méme fujet
,
peuvent etre
&
font fouvent en meme tems fauffes,
fans
pouvoir jamais etre en meme tems vraies.
Et
pour le
dé–
momrer, je prends au hafard, pour exemple général,
ces
deu_x p~opoíitions contraires. ( Ariíl:e eíl:
un
fainr, Arifre
eíl:
un 1111p1e ).
•
1°.
D 'abord,
i1
eíl:
?Offible
que ces deux propoíitions con–
traires foienr
en méme terns f aujfes:
parce qu'il peut
Ce
faire
qu'aucun des deux attributs incompatiblc::s, ne convienne
au
fu
jet, par exemple? ici
a
Ariíle; qui peut n'avoir, ni
aíTez de verrus morales
&
religieufes, pour mérirer la quali–
ficacion de faim; ni ,aífez de vices irréligieux, pour merita–
la
qualificacion d'impie.
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