TÉMOIGNAGE
m:s
HoMi -m.s;
Le devoir de la vraie Philofophie, eíl: de s'oppofer ég~le–
ment
&
a
une fotte crédulicé
&
a
une fotte incrédulité :
de
ne
point placer la probabiliré, au rang de la certitude;
de
ne point placer la cerritude, au rang de la probabilité : de
pofer en tout., aurant
qu'il
eíl: poffible, les vraies limitei.
ele la Certitude
&
de l'lncertitucle , dans les ~onnoiífances
humaines.
~º-
Il
eíl:
certain que
les m.otifs de la Probabilúé., Jifferen&
tou;ours
effentiellement en
quelque
chofe,
des
motifs de la certi–
tude:
puifque les motifs de la certitude font fuppofés erre
indéfeétiblement connexes,
&
que les motifs de la proba-.
bilité font fuppofés n'etre pas indéfeél:iblement com1exes
~
ayee
!a
vérité de la chofe
a
laquelle ils fom relatifs .
.
Uº.
Il
eíl: certain que
plufz-eurs
T
émoignages
humain.r peu-:
-vent devenir
,
par
leur
réunion
,
un vrai motif de cerr itude
:
parce qu11 efi poffible que ces témoignages réunis foient
&
aífez graves
&
en aífez grand nombre , pour erre indé–
feél:iblement connexes avec la vérité de la chofe qu'ils rap-.
porrent
&
qu'ils atteíl:ent.
_
Un
prernier témoignage
efr
une autt>rité : un fetond
témoignage eíl: 1;1ne autre autorité, qui augmente
&
qui
fortifie la premiere;
&
ainíi de fuite. Quand pluíieurs auto–
:rités graves , toutes d'accord les unes avec les aurres ,
font
en
aífez grand nombre, pour erre
&
pour f~ montrer inclé–
feél:iblemem connexes avec la vérité d'un fait hifiorique;
alo rs
ces
Autorités
ain.ftacwmulées,
ainfz
fortifi,ées l'
u.nepar
i'
autr.e ,
ceífent d'etre un motif de fimple probabilité., devien".
n ent u n
motif de complette certitude.
Un
enfemble
de Témoignages
humains,
peut avoir une auto .:
rité , une force convaincante
&
perfuafive , qui foit d'un
genre abfolument différent de celle qui convient
a
chaque
témoignage humain , féparément pris : parce que les .témoi–
g nages hu ma,ins, d-ans leur état de réunion
&
d'unanimité
~
-ont
un
Fondement
de
certitude
,
pris dans la nature
&
dans les·
mcrurs,
qu'ils n'ont poim dans leur ét!at de féparation.
Chaque témoignage humain, féparément pris
~
peut
ne
donner qu'úne probabiliré : parce que les mreurs des hom"'
1_nes ne fom point abfolumenr incompatibles avec une impof-_
tu re particuliere , qui peut prefgue roujours ,avoir quelque
4
moti( parricuiier dans la
nature.
Mais un enfemble de témoignages humains , tel que nou
1'avons cara&érifé., donne néceífairement une emiere
&
comp lette certitude :-parce que les
1Hceurs des hommes
fo ri t
abfolument incornp2.ribles avec un e impoíl:ure génera le
&
tmiverfelle, qui ne fauroit avoir aucun
morif
cornmun dans
!a .uature. (
3
89&)81 ).