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·\

, JOÓ

Tafo:itrí

DE LA

Cn.'t1TOntt~

·

RÉPOÑSl.

Le

caraél:ere propre des

Opinio[!S

oppofé-es

au

Sens commun , c'eíl: d'ec-re obligees, .pour s'établir ou pour

fe

fouté'air , -d'ériger en príncipes, des Maximes diamétra....

Jement- 'Oppofées , rnanifeíl:ement connadiél:oires :

&

tdle

efl

l'o,eini<m de ces modernes Philotophes qui

fe

momrent

p~us ~u moins ouvertemem, les champions du Pyrrhonifm~

htílonque.

·

·

U

~e

de

leurs

maximes ,

e'efl que

les Témoignages humains

perdent

de

leur

forc,,

tn

11ieillij[ant:

qne

autre

de

leurs

maxi,;.

mes _, c'e-íl: que

les Tétnoignages humains acquierent de la force,

~n vieiliijfant.

Qu'impone

que .ces

deux

Maximes

foient con–

tradiél:oires? Emphatiquement avancées , elles prendront &

elles fruél:ifierom fune

&

l'autre, dans des efprits de trempé

'1ifféren-te ;

&

ch-acune fera féparément fes Profélytes -an

Pyrrhonifme.

Nous avons fait

fenrir

la faufi'eti

ele

la

premiere., dans la

rer.onfe

a la

précédente -objeélion

:

i}

MOUS

refie

a

faire éga•

le1ítent fentir la fauíreté de la feconde, dans

la

réoonfe

a

l'objeél:ion préfente.

..

Iº.

Jl eft faux que

les

Opínions humaines, en genre

de

fa-its

kifooritJues

,

acquierent des forces

tn

11ieillijfant;

&

on défie

les auteurs ou les partifans de cette Maxime ,_de donner

·avcune

pr·euve folide,

de

fpéculation ou

de

fait, qui la

-foncle

&

qui l'établiffe.

Les Op.inions huJl!aines, en genre de faits hiíl:oriques -~

1

-peuvent peut-etre , en vieilliífant,

acquérir plus d'étendue,

-ou prendre ra~ine dans plus de tetes : mais ce n'efi point

leur étendue, qui fait 1enr force.

Ce!Je force ne confifie que dans

l'Amorité

qui

les appuie;

&

cette autorité n'a, ni un état d'accroiífement , ni un état

d'affoibliffément

&

de dépérilfement. Elle peut devenir plus

ou moins connue: mais elle ne peut devenir plus ou moins

-réelle, plus ou moins-grande.

Uº.

iL

eflfaux que les Faits hifloriques qui pa.ffentgénéralement

.pour cerr-ains, n'aient fonciérement pour bafe

&

pour fondement.,

qriun feiul télnoignage

,

&

fouvent qu'1m feul témoignage de pe-u

de poids.

La.

pre-uve qu'on en donne, eft en

tout

point

mal

envifagée

&,

1nal

·corn;·ue.

Un

fait.

hiÍtor-ique , qui n'auroit pas meme paru proba–

ble , .il

y~

mille ans ,

a

un homm.e raifonnable , ne paroirra

pas plus probable aujourd'hui

a

un

homme

raifonnable:

& ·

s'il efi placé au rang des faits certains par quelques reces

imbéciHes ou mql tiinbrées; qu'impone aux tetes fenfées ,

qu'importe

a

la

cercitude hifiorique , ce genre de déraifon

&

d'e'x:travagance

?

-

Un

fait

bifioriqué ,

qui

ne

fut primiiivemen.t

fondé

qu;c

I