THÉORIE DE LA CERTITUlY~;
•
LES ,f'AITS HISTORIQUES, NON SVSCEPTIIJLE.S
PEUT-LTRE ºDE DÉMONSTRATIONS.
383.
ÜBJECTION
I.
Pour avoir une cenitude entiere
& ·
complette , une
Vérité objeélive
doit etre fufceptible de dé–
moníl:rc1tions métaphyG.ques ou géométriques. Or les faits.
&
les événernens paífés, en les fuppofant meme établis
fur
les témoignag~s les plus riches
&
les plus authentiq~es, ne
font
·point fufc eptibles de démonílrations métaphyfiques ou
géométriqn es. Done ces faits
&
ces
événemens paífés ne
doivent point etre regardés comme des vérités objefüves
~
_qui aient une enticne
&
compl€tte certitude.
RÉPONSE.
Pour établir
&
pour coníl:ater une vérité
oh.:
jeB:ive de
I' Ordre métaphyfzque ou géométrique;
il faut des
d émoníl:rations
métaphyíiques.ou1
géométriques, dont elle
eíl:
fu(ceptible,
&
qui
feules peuvem
la
coníl-ate~
&
l'établir.
Pour établir
&
pour confiater une v,érité objeét:ive de
!'Ordre moral
&
du
Genre hijlorique;
il eíl: contradiél:oire
& ·
,
ábfurde d'exiger des démoníl.rations métaphyíiqnes ou géo–
métriques , clont
e lle
n'efi pas fufceptible,
&
dont
elle
n'a
aucun befdin . 11 iuffit qu'elJe foit établie
&
con~atée par
d es preuves irréfragables de témoignage : preuves doot
elle
~íl:
uniquement fufceptible ;
&
qui peuvent par elles feules
~
qrn(nd elles
font
dans
leur_
plus grande force , lui donner
une entiere
&
complette cenirnde, qui ñe laiífe aucun doute
qpelconque dans l'efprit.
Nier ou fuípeét:er la
véríté d'un Fait hiflorique,
par
la
rai–
fon que
Ia
vérité
de
ce fait hiíl:orique, ne peqt
pas
étre éta:.
b1ie
&
démontrée par un genre de <lémonfüation étranger
a
fa
nature; c'eíl: évidemment déraifonner
&
extra-vaguer.
Ceíl
irniter un
lnfenfé, qui nieroit
ou
qui fu(peél:eroit
l'exif–
tence des Sons ,
par la
raifon qu'on ne les voit pas ; l'ex,if-: ·
tence des Couleurs, par la raifon
qu'on
ne
les
entencl pas ; ,
l'exiíl:ence du Soleil
&
des Etoiles, par la raifon que
1~
taér
ou
l'odorat ne les appen;oit pas.
Malheur
&
mépris
a
róute fauífe Philofophie ;
qui, pour
établir le
regn<:; du
Pyrrhonifine
&
de)'lncréduEté , égare
&
renverfe ainíi la faine Raifon:
qui
éx:ge abfordement
qu'on démontre l'exiíl:ence de
Rome
ou d'Alexandre
~
comme
on démontre
un,
théoreme
d'Algebre
ou ele Géomé–
rríe
!
Qu'elle
apprenne
de
la, combien une Incrédu-lité
ef ...
frénée
eíl:
quelquefois limitrophe de
la cléraifon
&
de lé\
clemence
!
-
3~4.
ÜBJ.ECTION
II. L'évidence intrinfeque des cho.fes;.
le temo~gnage confiant
&
unanime
eles
fens , l'infaillible. a.u,