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THÉORI! DE LA C:ER

T.ITUDE~

exiíl:anres ne peuvent aujourd'hui avoir aucune influe·nce,

poqr próduire ou pour fonder en moi, la certitude qu'elles

font

fuppofées

y

produire ou

y

fo11der.

,.

RÉPONSE.

Les fenfations que j'avois, la

femaine _pal\'é-e,

l'année derniere,

&

dans les années précé.dentes, n'~xiftenf'–

plus aujourd'hui, d'uoé exiíl:ence phyúque

~

mais elles exif-:

tem

aujourd'hui d'une

e,xifience morale

,

dans ma

in~moire.

1°.

·

La

Mémoire

eíl:

pour nous.

~

c'ómme

un réfervoir

ou

comme un magaíin ,

ou

font gardées

&

ou

font

confervées

c'omme en dépot,

&

nos penfées

&

nos fenfations .paífées:

elle eíl defünée

a

·Ies faires revivre en nous

&

pour

no.us.

, ·

áu

befoin

&

a

notre gré.' (777).

Notre mémoire donne done

a

nos Cenfations paífées,.

uné

~[pece de Pérmanence;

en vertu de la~elle ces fenfations

paífées , d'accord avec nos fenfations prefentes , devir;nnent

pour nous , un motif aonílant

&

inébranlable de certitude ;,

jelativement aux objets qui les

font

naitre

&

auxquels

elle,

fe rapportenr.

.

.,-

llQ.

On peut faire ici précifément, au fujer

dt:

Ja

Mé~–

ínoire, qui n'eíl pr,opremenr

qu\rne

Perceptior1;, continué~

ou

renouvellée' mais plus

Olt

moins

affoiblie

~

les mem~s raif

Qh•

nemens que nous ¡ivons faits au

fuje~

des Senf~tions

elle.~

~emes , dans la démonfiration des quarre propofüioµs

pré.~

céderires.

~

)

· Par-la, gn fera vo¡r

&

fentir que,

pour

que notre

Mé.:r

moire nous trompát, en nous annon~a~t

&

en nous attefümt

d'ime mailiere bien nette

&

bien décidée

j

que nous av0ns–

eu telles

&

telles fenfations, que nous avons fait telles

&

ielles afüons, qµe nous avons formé rels

&

rels jugemens,,

que nous avons contraété tels

&

tcls engagemens, en

1:d

iems

&

en tel lieu;

il

faudroit néceífairement,. par un~

abfurdité manifefie , que

l'

Ameur de- la Namre

,

en

qui

ioute impoílure eíl eífentiellement répugnante, , fut Jui""

meme le princjpe

&

la caufe de notre erreur ; d'hne erreµt'

permanente, d'une erreur univerfelle _. d'une erreur inv~n–

cíple : puifqu'il eíl évidenr

qu'il n'eíl:

aucuñé-rñeht

en

··meo

ponvoir , de m'a~ílenir de croire , par exemple ,

q.4-e

j'ai

habité Marfeille

,&

Be_fan'ron , _en tel tems; que j'ai fait t~~.–

&

tel Ouvrage

a

Pans , en tel autre tems ;.

&

que

fi

ce~

etoit

ou

pouvoit étre une pure i'lluíion, comme le

fuppoÍé–

l'objeél:ion préfente; je n'aurois aucune voie, aucun m..oyen;

quelconque,

pouie

en

foup~onnet

&

pom _

en déc.oiivrir

1a:

fauífeté.