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TÉMOIGNAGE nEs SENs';

llº. 11

efi' clair enfaite, que

les Loix

genérales de La

.Nature~–

font

&

doivent étre habit'ueLlemtnt fixes

f.,.

conflantes :

&

que

l'interruption de ces loix générales , fixes

&

confiantes

~

n'arrive

&

ne peut arriver que

fon

rarement

~

&

pour des

éas partiq1~iers , ou Dieu veut rnanifeíl:er aux hommes

j

quelque . vérité falutaire ,

d'un

ordre fupérieur , par

une

voie furnatm:elle;

O\l

autrement

que

par l'exercice des fim..

ples lumi·eres de la raifon naturelle.

·

·

IUº. 11

efi clair enfuite que ,

quand

apre.f

un

certain tems

fenfations conflantes

&-

zmanimes,

Dieu ne

m'a

f11it

appercevoir_

-aucun mirade relativement

ar

ob}et de mes fenfations: je fuis cér'!

iain ,d'une certitude métaphyfique, de l'exifleñce réelle de cet·objet;

Par e~emple ,

il

y

a cinq ou 6x ans que je connois

&

que

je

fréquente Arifle , qui

fo

préfente aéluellement

a

rnoi

fous

fa

figure ordin.aire.

J

~

ne fuis certain q,ue d'une

Certicude,

phyfique,

que je·vois aélµellement Arif\e lui-meme,

·&

_qu'il

n'y

a

point d'illufion miraculeufe relativement

a

l'objet

d~

mes fenfations p.réfemes : parce qu'il eíl: poífible que Die~

apere aétuellement un rniracle , qui me faífe voi·r Ariíl:e,

la

ou Arifle n'eJfiíle poin1:· réelleiµent;

&

qui foit de~iné

a

n1'apprendre ou

~

me confirmer, dans peu de tems, quelque

~

vérité d'un ordre furnaturel.

·

Mais je fuis cenain d'une

Ce~titude métaphyftque,

que

j'ai

vu Arifte lui-memé ,

&

fans aucune illuíion meme mira~

culeufe , pendant le long efpace de tems que j'ai vécu

&

converfé avec luí: pµifque je n'ai

pu

etre trompé par mei

fe~fations , dans ces di_fférentes emrevue's, que par un mi.:

racle ou par une ·fuite de miracles;

&

que

je

fuis affuré

qu'il

n'y

a-

point

eu

de miracle,

par-la

meme que Dieu ne

rn'a manifeflé aucrine

Vérité extrao_rdinaire,

qui efi toujours ~·

dans les fages vues de l'Auteur de la Nature

&

de

la

Re·

ligion,

la fin

néceífaire

du

miracle.

·on

peut dire la meme chofe,

d~

tel végétal' de tel

animal, de tel batiment, que je vois aéluellement,

&

que

j'ai vu antérieurement. Le témoignage confiant

&

unanime

de mes fen_s, ne me donne

qu'une

fertitude

phyfique

fur

leur exiftence aéluelle : mais il me donne

une

cenicude mé–

taphyfique fur leur exiíl:ence paíféc.

·

·

l_LLCISIONS

DES,

SE.__NS, SUR CINE

FOULE D'OBJETS;

376.

ÜBJECTION

IX.

Le témoignage coníl:~nt

de

nos

fens , nous abufe

&

nous trompe

fur

la grandeur, fur

la

fituation.,

fnr

le mouverpent,

&

fur

la_

figur~ des

corps les

plus remarquables dans

la

N arure.

Pc:\r

e~emple,

1°.

ils

nous rnontrent la lune, comme

auffi grand~

que

le foleil

~

~o~e ph._is

grande

4ue les

étoile.¡ ;

ce

qui

~fi

certainement