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IMAGIN.AIRE DE NOS SENS.A.TIONS.
372.
ÜBJECTION
V.
Nos -feq.fations coníl:antes
&
una-ni–
mes nous annonc~nt
&
nous atteíl:ent qu'il
y
a, dans
l~s
corps, ce-nain~s
Qualités fenfibles;
dom elles paroiíient erre
l'image
&
l'expreffion: quoique l'exiíl:ence
de
ces qu alités
fenfi..bl~s·, fqit fauffe, ou
du
moins tres-douteufe. Done
nos fenfations coníl:antes
&
unanimes peuvenr vous trompe~
..~r l'exifience de leur objet : done la coníl:ance
&
l'unani–
mité de
nos fenfations , n'eft point'
un vrai
&
folide
motif
~e
certitnde.
RÉPONSE.
Nos fenfations conftantes
&
unanimes nous
a:nnoncent
&
nous atteíl:ent qu'il
y
a dans les différens corps ,
certaines
Propriétés naturelles
,
ce1;caines man~eres d'etre
&
f
agir , en verru
de(
quelles ils
font
propres
a
faire naitre en
~ous coníl:amment
&
perfévéramment, comme caufes effi.–
cientes ou comnie caufes occaíionnelles' telles
&
telles fen.:
fations de douceur ou d'amertume, de ch.aleur ou de froi-
-
~ure ,
&
ainfi
du
reíle;
&
en cela nos fenfations confianres
&
un.mimes ne· nous trompent point.
Nous avons fair voir ailleurs, que
ROS
fenfations conf–
tames
&
unanimes ne nous apprennent riep_de plus en
ce
~enre : qu'elles ne nous apprennent en aucune maniere,
qu'il
exiíl:e dans les différens corps , des
Qualit~J fenfzbles
~
9ui
reífemblent
a
nos f~nfa~ion~ mehrales
!
~
q_1:1~ coníiítent
dans quelque chofe
qm
fo1t reellement .dtíl:ing_uee
&
de la
m~tiere
&
du mouvement
&
de
la
configuration de ces
différens corps. (
357 ).
·
Nos
SENS ET NOS SENSATIONS, CHOSES ÉGALEMENT.
INC-0 N
NVES.
; 373.
ÜBJECTION
VI. Le
méchanifme phyfique
de mei
fens , m'eíl: inconnu : la nature intrinfeque de mes fenfations
organiques
&
mentales, ne m'eíl: guere plus ,onnue.
Je .
vois avec des yeux, j'enrends avec des oreilles, je rouch~
&
je palpe avec un taé1: . dont je ne connois pas, o-u dont
je ne connois que tres -fnperficiellement
&
tres-imparfaite-·
me~t, les coníl.irntifs, l'artifice, l'organifation.
L~s íenfa–
tions
de
chaleur ou de froidure, de douceur
ou
d'amertume,
tle couleur rouge ou de couleur verte, de plaiíir ou d'e
doulelir, ne me donnem aucune conrióiífa,nce cfai-ré
&
lumi–
neufe, fur l'objet qui
les
fait naitre en 1110n
org.i.ne, fur ;
-l'organe qui les rranfmet en mon ame , fur
mon amequi;
en rec;oit l'impreffion. Un
Mayen de..
démonflration,
auffi peu'.
connu
&
dans
fa
ca1.ifo
&
dans fon fojet, peta -il pro
<lui.re