TH:ÉORIE DE LA CERTITtfbl!:
, Vº. 11 efi évide~t qu'unt: douleur Telative
a
un membrc
qu'on
a perdu,
n~induit
&
ne peut induire en aucune
erreur,.
le
Sujet
en
qui
fe
trouve
une
telle privation;
&_
qu'il-exi-íl:e1.
1,1ne cauf~ phy{ique , vra_ie
&
réelle-,
qui donne
lieu
a
ce
{emiment
d~
douleur.
.
.
~
:
'Mais
fi
nous
n'avions _point
de
corps
qui nous
fut
propre
&.'
qui
fü
parti.e de .
nous-memes,
fi
nous n'étions qu'une
íubfl:ance
purement fpirituelle :
il n'y
auroit aucune
caufe.
()CCqfionnelle. qui déterminat le Créateur
a
produire
en nous
ces fenfations mentales , relatives
a.
un bras ,
a
un pied,
a
llll
efromac '
a
une poitrine ,
a
une tete' qui nous appar–
tint;
&
nous ferions ,.
par l'impoíl.ure
du
Cté~t:eur ·, dans
une.
e.rreur p~-rrnanente
&
invin:cible.
,
_
.
Ainfi, il
n'y
a
aucune
induél:ion
a
tirer, du
phénomene
que nou,
venotlS
d'expliquer ,
&
de mille autres
phéno~
men~s femblables, en
faveur de l'opinion de
Malebra-nch~
1
S$NSA-TIQNS.
SANS OBJET, DANS
L'ÉT.A.T DE
.
DÉR.4·ISON.
37e.
ÜBJECTION
III.
Dans l
'ivreí.Te,dans.
un
reve,
dans–
lUn
délire, dans un
état
de
folie;
l'a.meéprouve
des
fenfa–
ti0ns
relatives
a
des corps
q-µi
n'e
xiíl:ent
poinr. Done nos
fenfations
relative.s.
a
différems corps
comme
exiftans,
ne
font
point infailliblement
connexe.s
avec l'exifience
de:
ces
corps.
Ri:PONSE.
La
ci:rtitude qu~
pous attribuons
a-ux Senfa~
tions
,
a tou'jours
pour bafe fbrlclam~ntal•e ,
leur conflance
t
leur a~cord,
&
ce.naines
a
u
tres conditions
eíféntietles,
qui
n'Ql'lt aucunemeot
lieu dans.
les différens etats. .
d:on.t
it
-eft
.ici
queftion.
.
.
·
1°.
Dans ces différens
etats , qui doivent leur
exiíl:ence
a
\lll
défordre
accidente!
a
no~re namre,
&
qui'
ne reífemol'e~r
en rien
a
l'état
naturel
ou
nous fuppofo1is. le Sujet auquel
nóus
attr-ibuons
des
connoiífances cenaine.s
1
8.t'.a-ífurées: l'ame
humaine n'a
pas
de~
Smfatio,u fix~s
~
~o'!-flq,ates
:.
qui foient
4½ablés , qui
fe
rapportent invariablement
a
'un -merne-objet,
qui
s'accordent
conftamment
&
perfevé.ramm,ent
a
remke
un
menie té.moignage.
\
\
>
Par
exernple ,
un
homme
-en
délire ,.
un
: homma e1,1
_dé~
menee, un homm~ qui eíl:
ivre,
'un
homme
qui
reve ·;
éprouve des SenfcJ,tions relatives
a
d:es
phantomes,de
~ffi–
reme
efpece :
mais
le témoignage d
1
une
fe.ri-fad-ori
>
eíl:
c;lans
lui
continuellement détruit,
par·
le té-moi
gnag'e cootradiétoire
de
la fen'fation qui la précedé ou
qui la
fuir.
·
Ainfi
J
dans tous
ces
érars
1
les fenfations
qt1'éprouvel'a1~_e.