THÉOIUE DE- LA
C!R.T~TUD~~
'SEíJs ;i't'IoNs ' s..Aiis,
OBJET,
·
PElYT--.ÉTRE POSSIBLÉ.'s,.
_
367.
ÜBJECTION
l.
Nos
Senfations. conjlantttS
6-
unanimes;
ces fenfaúoms ·relatives ou
a
un corps qui nous appartienne
&
qui faífe partie de nous-.memes , o.u
a
des bommes
&
a
des
•
t
corrs qui nous foient étrangers
& avec qui nous foyons en .
relatión., ,peuvent etre procluites
da.nsnous·, foit que mnis
, foyons des erres purement fpirit
uels~
foit que nous
foyons.
coinpofés d'une fubíl:ance fpirituelle
&
d'une fubíl:ance ma-
. tél\ielle, par l'aétion toute-puiífante de l'Auteur
de
la
Na–
ture. Car il eíl: -évident que l'Aureur de
la
Nature, peutpro.–
duire
par
lui-meme <lans ma fübíl:ance intellígente
&
íenfi–
hle , dans mon ame , fans le fecours
ou
fans
le
concours
de
-mes fens, tout ce qu'il
y
produit par le fecours ou par le
concours de ces memes fens: qu'en· füppofant que je
fois
campofé
&
d'une ame fpirituelle ·
&
d'un corps organifé,
l'Auceur de la Natu:re peut faire par lui- rnerne, fur mes
íens , les memes irnpreffions que produiroit ou qu'occafion•
neroit dans mes fens , l'aétion des corps environnans;
pat
exemple ., la différente irnpulfion de la lurniere., fur mes
.Yeux; des fons,
fur
rnon _oreille; la diverfe réfiílance des
.corps ,
for
rn0n taét;
&
amfi du reíl:e. Done ces diverfes
fenfations qu'éprouve mon ame , ces fenfations coníl:antes
&
unanimes , ne font point néceífairement
&
indéfeétible–
mept
conpexes avec l'exiftence
des
corps auxquels
elles
fe
rapportent.
RÉPONSE.11
paroit certain
que
toutes nos fenfations
queI-·
conques ne font protluices .,en no
ere
ame,
que par l'aétion
gé–
nérale
de
1'
Auteur de
la
Nature, lequel en efi l'unique caufe
efficiente.
(3 3
2 ).
Mais il eíl: évidemment faux que l'Auteur
de la N
ature , puifie produire en notre ame ces mernes
fen.:.
fations, ces fenfations coníl:antes
&
unanirnes ; ces
fenfa.:..
tions r~latives
a
différens corps; fans que les différens corps
auxqu€rls elles fe rapportent, exiíl:ent réellement.
.
L'Auteur de la Nature pourroit,
en
confe-rvant mon ame;
anéantir
&
.mon corps
&
tom
le
reíle de l'ünivers;
&
pro-.
duire par lui-meme en rnon ame devenue l'etre unique
de_
la
Narnre créée , telles
&
telles fenfations
qu'il
jugeroit
convenir
a
(a
fageífe. Mais pourroit-il produire en mon ame·
:iiníi ifolée:, les memes fenfarions que j'éprouve depuis
que
je
me connois ; des fenfations conílamment
&
unanimement
relatives aux meines cot'ps
?
Non:
a
rno_ins
qu'on
ne
fop.l.
p'ofe poífible que l'f\.uteur de
la Namre.
Coit -
&
un··charlatan
&
un impo(teur: ce qui répugne évidemment avec l'idée
que
j'ai
de cet Etre fup.reme,
dont
la _nature r~nfermé
eíf~ntiel~.
..
~
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..
-
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...
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...