lement toqtes·les perfeaions ,
&
par conféquent l'infinie
fa~
geífe
&
l'indéfeél:ible véracité.
. .
=
.
SENSATIONS S.ANS
O.B.J.ET·,
DA.NSL'ÉTAT DE,RAISON:
368.
ÜBJEc;ioN
U.
1
~N(?tre -am</ , peut ép~o.1:1yer .d,t:s fen-
.
fations rel<:1-tives
a
des ·corps qui n·exiftenr pas: par exem–
ple '- un brave Militaire,
a
qui
un
1
bóulet de ·can6n emporta
le;
bras droit:
a
la bataille de Fonten&y,
&
que
nous_ avons
paniculiérement connu, ~p..rquve encor.e quelque.foi,s pes
cl.o'uleurs relati.'ves aux doigts,
~
Ja
.m~in ,,. au coude,
cl~
e:<:
bra~,
qui n'~xifte plu.~. .Pone pos fenf~\Í-Ons peuveni
e.m~
relatives
a
des corps comme exifians ; quoique c~s .corps
n'exifient pas réellement :
deñc ..
nos fénfatiops rélati'ves
a.
des cQrps exiftans , ne démontrent
pas .
l'exiftence
d'e.
ces
.co:ps.
<.
,
RÉPONS-E,·
Dans
la
théorie
q1.1e
no~s venons ~e d~nnet
for les fonfations
&
für ' la
certirude qu'eUes fondent; le
Moyen de démonflration,
le; moti.f inébranlable'
de
cer,tiH~EI€::',
que nous leur attribuons, on que nóus en faifons réfulter ,
c'efi
la
conflance
&,
l'accord
d"e leur
témoignage
:
conftanc€
&
accord qui n'ont' poi'nr
lrca
dans le phénomene qu'on- nous
obj'eéle.
Iº.
Mes fenfations rdatives
a
mon bra·s <ilroit
que ,
j"ai ,
font
conftames. .Elles exifte'nt aujourd'lrni ;. elles~ exifi'oient
hier, e-lles' on.t exifté touj-onts
les
memes, depuis
que· j'ai
le fentimenr de mon ex.ifi:ence-; fans jamais varier, fans
'ja-.
mais fe démemir.
.
,, . · . ·
l
·,__
..
'
..
Les fenfatjons de ce Mfütaite, rela,tives au bras · dr.oit
q-u'il n'·a pas ;ne font pas conftaates de meme:
L.a
fenfatiOI'l
ele douleur , relative
a
ee bras b1Hnme exifl:ant ;
ne-
fe
fait
pas fentir perfévéramment ·
&
en
tour
tems ; mais íeulement
par intervalles,
&
principalement da-ns cert,ains ·change~_ens
<.le
tems.
·
'
Ii
0 ·•
Mes fenfations relativ-es
a
mon
bra-s droit que· jai;
font
toutes d~accord entr-'elles.
L'reil;
l'oreille, le ·taél:-,
la
douleur ou l'abfence d'€
la
doaleur ,
lOut
s'accorde unani-.
mement
a
m'annoncett
&
a
tn·attefter
r
exifience de cebras. ·
Les fenfations de ce Militaire, relatives
a.
ce
bras droit
qu'il
n'a plus , ne font
·pa.s
d'accord de meme les unes avec
les atures. Car
fi
<l'une part, la fenfation ·de douleur an–
JJonce
a
l'ame l'exifience de <,e bras ; d'une autre part, la fen–
fatioa <le la vue
&
la fenfation du taél: a;nnonc-ent
fv
l'ame •
cl'une maniere bien plus. 'forre
&
b.ien plus perfuaíi:ve , l'ab–
fence
&
l'a priv-ation de <Ze meme hras. Ainfi: une fenfatioa
cor-rige l'autre;
&
l'ame
n'eíl point induite en erreur.
s
iij