TÉMOIGNAGE
DES
SENs:
Jmmaine, n'ont point
cette conflance
&
cet accord ,
fur lef-'
quels nous fondons lenr certitude ;
&
fans lefquels , elles -
ne peuvent etre un vrai moyen de clémoníl:ration, relative..'.
ment
a
l'exifience de leur objec. (356).
· IIº. Dans ces différens étc}tS, en jugeant d'apres les Sen.:.
fations fugitives
&
vacillantes qu'elle éprouve, l'Ame hu–
maine manque··
a
la fois de deux chofes eíremielles , fans
lefquelles ne peut aucunement exifier la certitude que nous·
faifons réfulter des fenfations. Elle manque d'abord de cette
aírurance ex~érimentale , qui devroit luí c<;>nfiater le
bon,
état de fes organes;
&
loin d'avoir cette aírurance du bon état
de fes organes, il efi plus que vraifemblable qu'elle en foup–
~onne au moins le dérangement. Elle manque enfuire de
cette i;ayonnante lumiere de la raifon, qüi devroit préfider
a
fes jugemens ,,qui devroit lui clonner 1:1ne
flabilité
affiuée
danl
fes jugemens :
au lieu qµ'il eíl: plus que. yraifemblable qu'en
jugeant d'apres les fenfations qu'elle éprouve dans ces diffé–
r-ens états _, elle n'a que des jugemens vacillans
&
fugitifs
>
qu.e le _dome
&
l'incertitude accompagnent totijours.
- Ainí_i, elle eíl: yiúnlem~nt hors <le cet état de ~chofes;
dans lequel
feul 111ou~
lui attribuons des conn_oiírances cer-· '
tain~s ; dont le témoignage des fens ' . revetu
de
ccnaines
conditions effentiellement requifes , foit le fondement.
·
·
111°.
De qnelqU'e 1nan1ere que fe paírent les chofe·s , dans
des tetes troublees par l'ivreffe' abufées par un reve '
par
un
délire , par 11ne folie paíragere ou permanente : ce qu'U
y
a
dé bien certain pour moi, c'eíl: que'
fi.
elles voient
&
que
Íl
-elle~ fentent les -chofes , comme je les _voi~
&
je les fens
moi-meme; c'eíl: qne
íi
elles ont des fenfations .en tout fem–
bkrbles aux rniennes; il efi impoffible qu'elles fe· trompent
für l'objet de leurs' connoiífances :
&
q_úe
ft
·elles ont des
fenfations qni les condu:fent
a
l'erreur ; ces fenfa tions n'ont
pas les condirions
' fu~
lefquelles nous 'fondons toute la Cer.–
titude:: qui peut
&
qui ddi:t émaner dn témoignage ·des· fen-.
fatións:-
·
·
. .-
1
,
J
N S T A B
I
!-.
I JT
É
D
E
N O S
SE
N S
.A
T I O N S
_-
371.
ÜBJECTióN
IV. La principale force de la démonf-·
tration que nous fondons fur le témoignage des fens, fe tire
de la~
Conjlance de nos fenfations;
lefquelles nous annoncent
&
nous atteíl:enr , non pen<lant un feul iníl:ant , non pendant
quelques momens, mais habitnellement
&
perfévérammenr,
l'exiíl:ence de norre corps , l'exiíl:eñce de différens corps.
R aifon vaine
&
frivole
!
Car les· fenfations que j'avois , la
fem ai n~ paffée , l'année derniere,
&
dans les années précé-–
~ences , n'exifienc p!us aujo urd'hu i: done ~es_fen fa tions
11 0 11-