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TaÉOkrn

DE LA CERTtTuot·:

---------------------------~.

'

.

íl s'enfuit que nous· n'en pouvons attribuer la formation

la

produaion en nous , qq'a. l'aél:iof,} de l'Auteur meme de la

N

ature. Par conféquent ,

l'

A11:teur de la N awre efl l'unique.

caufe ejficiente des i1écs primordiales

&

originales que nous avons

des chufes.

1.

IIº. L'expérience de tous les fiecles

&

de toutes les na.;

tions

,

nous apprend que le fonds des connoiífances humai..;

' ues , croit

&

fe perfeétionne avec le développement d~s

organes: que la privation d'un fens quelconque,. prive l'ame

de toutes les connoiífances relatives

a

ce fens : gue privée

clu jeu libre de fes fens , ou unie

a

des fens trop groffiers ,

uop brutes, engourdis

&

comme paralyfés, l'ame eíl: livrée ·

a

une ílupidité plus ou moins complerte

=

que

les Idées

que

1zous avons des chafes (enfibles, nous viennent toutes par le mini¡:._

tere

de

nos fans.

.

O ·onc unie au corps, l'ame a bien des avantages qu'elle

n'auroit point étant féparée du corps

=

puifque les fens con–

tribuent, de quelque maniere que ce foit,

a

l'enrichir

de 1

connoi{fances utiles

&

fatisfaifantes.

.

Mais les fens ne font poim par eux-mémes, la caufe efft-–

ciente de ces idées, non plus que des fenfarions mentales qui

fouvent les accompagnent. Done

les Sens fom fimplement

la

cau/e occafionnelle áes idées primordiales

que

nous avons des cho--.

fes fanfibles.

(3 30

& 332).

III<:>. Le íenciment expériment2l nous .ipprend que

noztg

pouvons combiner

&

modifier Les

idées primordiales que nous

avons des chofe.s fenfibles ou infenfibLes

;

&

que no~1s pouvons,

a

nocre gré, former

&

produirc en nous, 1me foule d'autres–

idées,

a

l'imitation

&

fous la direéEon de ces idécs pri~

mordiales~

Par exemple , j'ai

vu

nager les poi«ons , j'ai

vu

voler les

oifeaux ;

&

a

l'occaíion de ces cleux images., je forme en

moi,

a

volonté , l'image ou l'idée d'un poifion volant.

De

meme, j'ai vu un lion rugifiant , j'ai vu un homme paifible

&

tranquille;

&

je tranfpone

a

mon gré dans l'homme que

je n'ai vu que paifible, l'état furieux clu lion. De meme

encore , j'ai vu la rerre, p~uplée cl'une foule d'efpeces a·ni.:.

males ; j'ai vu les planetes , que je juge afiez femblables

a

la terre :

&

j'imagine ·ou je me figure aifément , dans ces

planetes, eles animaux de différente efpece , que je com•

pofe en idée , d'apres les images originales

&

primordialeS.

que j'ai des animaux terreíhes;

&

ainfi du refie.

Done

il

efi vraifemb'lable que

l'ame produit elle méme;

comme caufe efficiente, une

partie

dt

fes idées;

a

l'imitation ou

par la combinai/on de certaines idées primordiales-qu:elle

a

de{

fhofas,

6'

qu',lle__

n'a point p_roduites· par.

elle-méme~