THfouÉ nn
tA
CEn.T1Tur>ti
lº.
L'un des principes fondamentaux de MalebrancJle;
c'eíl:
que
Dieu, ou
l'
Agent
univerfel
de
la Nature, agit dans
les efprits
,
comme il
agit dans
les corps;
e'
efl-a-dire,.
de la
maniere
la plus fimple.
Or
,
il
efi plus íimple, dit-il _, de–
.voir
&
de connoicre tout en Dieu; que de voir
&
de con–
noitre, par le moyen d'une
infinité
d'idées,
que
~ieu feroit
obligé de
produire
fans ceífe dans les divers efprits.
On voit par-la qne cet
Auteur
ne fe
borne
pasa dire que
Dien
eíl la caufe efficiente de nos idées : mais qq.'il prétend
que
nous voyons
&
que nous connoiífons tout en Dieu
•lui,meme ,
précifément comme 'nous l'avons. annonc~
&
expliqué.
_
IIº. Ce-qui fait encore mieux connohre le vrai fentiment
. de cet Auteur, c'eíl: ce qn'il dit en parlanc de la
démonflra..
tion
de
l'exiflence
d'rm Dieu
par
l'idée;
démoníl:ration
qn'il
• ádopte,
qu'il
développe
&
qu'il établit
a
fa
maniere,
&
tl'apres fon
f
yfieme for l'origine des idées. Voici le fond
&
le précis
de
cette démoníl:ration.
L'idée repréfantative d'un Etre
i11fini,
dic-il, eíl: nne idée infi–
~ie en elle-meme : une idée infinie en elle-meme , ne peut
cxiíl:er que dans un fojet infini. Done
{i
cette idée exifte
2
fon fujet ou Dieu eíl: ex:íl:ant. Or , cette idée exifie;
puíf–
que nous avons l'idée de Dieu , idée que nou.s n€ pou–
vons avoir qu'en Dieu
&
par .le moyen de D .ieu : done
Dieu exiíl:e.
Gette idée ele Dieu , continue-t-il , ne
no.use!l
poi.ntappliquée
&
communiqnée daos toute
fa
perfeél:ion
, rellequ'elle
eíl: en
elle-meme, infinle
en
fa
n ature. Panicipable
clans un
nombre
infini de <lcgrés.decroiífans, elle ne nous e/l
communiquée qne dans une portion infiniment perire d'elle- "
meme. Cette idée relle qu'elle eíl: en D ieu, efi
a
cette idée
telle qu'elle eíl: en nous; com
mel'unité eíl:
a
un infinim~nt
petic; ou co1nme Puniré entiere
e.íl:
a
l'unité divifée par l'infini:
ce qui donne toujours une
q
uantité pofitive ,
qui fuffit pom·.
démontrer
&
l'ex iPi:ence de cette idée
&
l'exifience de
fon
fujet ou de Dieu. T els font les principes, telles font les
idées de cet
Auteur.
Cette prétendue démoníl:ration n'a d'autre vice , que
le
fondement frivole
&
ruineux
for lequel elle
porte ;
favoir,
que nous n'avons d'autres
idées , que les idées divines.
qui nous
font communiquées ,
&
dans lefqu-elles nous
voyons tout ce dont nous avons quelque connoiífance: ce
qui eíl:
plus
que fuffifam , pour la rendre
vaine
&
nulle
a
tous égards.
IIIº. Si
Malebranche, en difant que
nous.voyon-s.
tout en
Dieu
&
dans
les idée.s divines,
n'av oit p
réten.dudire au.trn