THÉORIE
'.Dl
LA
CERTITUD:E:
cet Aureur, qne par fes fenfations; telles. que fonr les
fen.. ,
fations de dou leur
&
de plaifir; telles que
Cont
les fenfations–
qQe lui donnent les couleurs, les fons, les odeurs.;
&
ain(i
tlu refie.
·
Les
perceptions idéales , dit-il, (o'nr, pour ainfi.
dire, fo·
paficielles
a
notre ame:
elles
n'y
pénetrent pas. Les
idées.re–
préfentatives des chofes, font pour notre ame,
ce qu'eft.
pour notre reil
un
miroir. N~ms voyons, par le m0yen du·
miroir,
les objets qu'il peint
&
qu'il retrace; fans
que
k
:miroir repréfenratif
fo it
l~i-meme dans notre reil.
342. RÉFUTATION.
Ce
Syfléme
des chafas vues en
Dieu;
ingénieux
&
féduifant
a
certains égards , ne peut long-tems
foutenir le févere examen
&
la per'rante lu.miere d'une
rig<;m–
reufe Philofophie. Nous nous bornerons-
a,
montrer ici, les
principales raifons
qui
le renverfent
&
q.uile détrnifent.
1°.
Il
eíl: é-Jident
qu'un
[yfieme auffi fi
ng_ulíer, auffi
,oppofe
aux idées re<;ues
&
a
la
fac;;on générale de penfer, auroit·
befoin, pour fe fontenir, pour ne pas tomber de lui-meme
&
par
1
ui-meme , d'etre fondé
&
établi fur des pre uves.
<.léciíi ves , péremptoires, plaufibles, triomphantes. Or
fur. –
quelle preuve dédfive ,
fur
quelle raifon íolide
&
triom~
phante efi-il úabli
?
Sur
aucune.
·
Toutes les raifons qti'ápporte Malebranche pour app1:1yer-,;
pour accréditer, pour établir ce fyíl:eme, ne tendent qu'a:
prouver que
Dieu
efi la caufe efficiente
de
nos idées : ce
qui
peut erre vrai , fans
qu'i-1
en réfulre en aucn-ne maniere
que nous voyions
tout
en Dieu
&
dans les idées divines.
J'ai
aétuellement l'idée d'un triangle équilatéral ;
&
je–
fuppofe que Dieu foit la caufe efficienre de certe idée: c'eíl
dans cette idée ,
qui
exifi.e dans mon ame ,
&
qui
modifie
mon ame, que je vois ce triangle. Mais qnoique cette idée
foit produite en inoi par l'a&ion de Dieu ;
il
ne s'en'fuit pas.:,
que je vois ce triangle en Dieu
:
parce que certe idee , par–
le moyen de laquelle
je
vois ce triangle , produite aujour–
d'hui dans mon ame par l'aB:ion de Dieu, n'eíl: en rien:i
divine en elle-meme ; n'eíl: en
rien
identifiée avec Dien
ou.·
avec les idees divines , qui ne font
poinr
réellemem difün...
guées de Dieu lui-meme.
IIº. U
nous confie par le
fentiiment
expérimental,
que~
nous avons une foule d'idees,
dorit l'uno n'e:íl:
pas l'autre ;.,.
dont l'une eíl:, non .feulement difünguée, mais encore
diffé~
1·ente
de
l'aiare. L'idee du triangle , par exemple, eí\
en-:
elle-meme
&
diíl:inguée
&
différente de l'idée
<lu
cercle
&
de l'idée dn quané.
-
Done
fi
nous voyons
tout
da.nsles idkes
divines ;
i1
faut,: .