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cliofe, finon que Dieu efi l'auteur
&
la caufe efficieme
de
nos idées; il eíl: clair qu'il auroit dit une chofe
f9n
com~
. nmne,
&
qu'il l'auroit énoncée c1·une maniere tres-impro-.
p·re , tres-peu philofophique.
/
Car , íi nos idees font divines, parce
qúe
Dieu en eft·
l'auteur, parce que Dieu en eft la caufe efficiente; il s'en-:
fuivra que notre ame, que notre organifation , que notre
exiíl:ence
~
font divines: parce que Dieu en efr l'auteur; parce
que Dieu en eíl:
la
caufe efficiente.
11
s'enfuivra que
nos
mouv€mens méchaniques,
que
nos fentimens de plaiíir
&
de douleur,
font
divins: parce que
Dieu ,
felon Malebran–
che , en efi l'unique auteur, l'unique caufe efficiente. Ce.
n'efi point :ainú que penfoit
&
que s'exprimoit un· génie
tel
<3ue
I'Anreur du
fyfieme des chofes vues
en
Dieu.
QV.ATRIE~E SYSTÉME: DIEU, .AUTEUR DE
NOS)
-
-
ÍDÉÉ·S PlUMITIVES.
· 344.
EXPLICATION. ·
;Le
fyfl:eme
le
plus vraif~mblable;
fur
l'Origine des idees,
fi
l'on peut encore- d-onner le nom de
fyílerne
a
une hypothefe
qui
nous paroit le
plus
folidement
établie, que nous regardons·prefque comn-1e,rigóureufement
dé1nontrée ; c'eíl: celui qui les ' fait naitre , en panie,
de
l'aél:ion
de
Dieu; en parrie ,
de l'aB:ion
de l'ame elle
meme:
c'eíl: celui felon lequel
Dieu efl l'unique Caufe ejficiente de toutes
nos ldi es primordiales;
&
felon lequel
l'.Arne efl el!e-méme
la
C.aufe
ejft.cimte de quelques idees qu'elle
fe
forme, par
La combinai–
[0111
de ces idées primordiales.
Tel efl: le fyfieme
que
noí.lsallons
e.r.pofor,
développer, établir,
&
adopter.
1°.. Il
n'eíl: aucunement vraifemblable que l'ame foit
la
c aufe efficienre des
ldées primordiales
qu'elle a des chofes.
Car,
en
fuppofant meme
que Pame
ait
en
elle-meme_&
p;:ir
ell e-mcme, la vertu de produire des idées , le pouvoir afüf
<le
fe
forrner des imagcs <les chofes : pour que l'~me
put
produire en elle-méme, l'image originale
&
primordiale
d'un
Oranger ,
ou d'un
Rhinocéros, ou' d'une Fóurmi : il
fau–
rlroit
a
l'.ame, une
idee
exemplaire
&
direélrice,
qui
lui apprít
a
former
&
a
produire en elle-meme' l'image expreffive
&
r-epréfenrative de l'Or;:inger, ou
du
Rhinocéros, ou de
la
Fommi.
11
faudroit par-la mé me, ce quí répugne, que
l'.ame eut certe iElée , av ant d'avoir cette idée ;
&
en géné–
.ral , que l'ame eút l'idee des chofes, avant d'avoir l'idee des
chofes.
1
Puifqne notre ame eíl: incapable de fe donoer
les
idées
primordiales
&
originales des chofes, &
d'en
etre la caufe
efficientc ; puifoue rios fens font encore moios capables de
produire
en
nQus
~es
i4es
:t
~
q'en
~t~_e
l,i
~auíe effi~ieme;