ÚRIGJNE
D·ES
foÉES~
-elle-meme, la condition, ou la caufe occalionnelle, d'ou
pépend
&
a
laquelle efi indéfeél:ibleme!lt attachée leur
pr~–
duél:ion
&
leur exifieuce.
353.
REMARQVE
l.
Cctte théorie des Senfation~
&
des
ldées , n'altere en rien la
liberté
de l'Homme
:
puifque, dan$
tous les principes que·nous venons d~établir, dans l'hypo–
ihefe meme
ou
Dieu efi l'unique caufe efficiente de t0u.t
mouvement dans la Nature animée
&
inanimée; l'Homme ·
n'eíl: pas moins le maitre de fes opérations libres, que s'il
étoit lui-meme la caufe efficiente
&
de fes fenfations
&
de_
_ Jes
idées
&
de fes mouvemens méchan.iques.
1°.
Par exemple, je veux , avec liberté
&
avec réflexion ,·
~onnoitre par moi-meme une liqueur qu'on me vanre
&
xlont on me préfente un verre.
L'aéle de ma volonté,
ou ma volition, efi la cat1íe
occa.;ftonnelle du mouvement du Fluide animal , qui circule
da.niles infiniment petits tuyaux de mes fibres
&
de mes ner
fs.Le
mouvement du
Fluide ánimal,
eíl: l_a caufe occaíionnelle
ilu
mouvement de mon bras
&
de ma maín.
Le
mouvement de ma main,
efi la caufe occafionnelle du
111ouvcment qu'acquiert le v~rre
&
qui porte la liqueur dans
ma bouche.
Le
centaEl immédiat
de lailiqueur
&
de Iha houche , efi
la
caufe occaíionnelle de la fenfation organique qui efi produite
l:lans les 6bres q,ui tapiífent la concavité de ma bouche.
Cette
fenfation organique
efl: la caufe occaíionnelle de
la
fenfation intérieure
&
memale, ·qui affeél:e la plus intime_
fobfiance de mon ame,
&
qui me donne une intime con–
noiífance de cette liqueur.
Or tout cela d€pend primitivement, comme on voit, de
la
voloncé de l'ame , qui eíl: roujours la maitrefre de mettre
ou de ne pas mettre la
Caufe
occafionnelle
primitiye
,
qui doit–
donner le branle
a
tout
le reíle ,
&
d'ou
doit indéfeél:ible-.–
¡nent réfulter toute éette fuite d'effets aél:ifs ou paffifs.
IIº. La meme théorie s'applique ,. comme d'elle-meme,;
a
toute autre afüon libre, licite ou illicite, vermeufe ou
criminelle :, ~ar ~xempl~,
a.
l'aél:ion ~u brigan_tl q~i vole un~
bourfe,
&
a l'aéhon de I-homme chamable qui vmde
fa
pro-.
pre hourfe dans le fein des Pauvres.
Dans l'un
&
dans Pautre,
l'aéle
de
la volonté,
efi la caufe
occaíi@nnelle qui meut le fluide animal. Le mouvement du,
fluide animal , efi la (;aufe occaíionne11e qui meut ia main:,
Le
mouvement de la main, efi' la caufe occafionnelle
qui
ment ou l'argent qu'elle
vole ,
9u l';irg~nt qu'elle répanE.\
~n ~1.monesi