THÉORit
Olt LA Cl!:RTITUóJ!. -
tale qui lui efi atrnexée ; ni l'id'ée ou l'image ·qui fouvent
accompagne. cette fenfacion mentale. C.
Q.
F.
D.
331.
AssERTION
IV.
L'Ame ne produit point elle-méme
e,'
par elle-méme, comme caufe efficie11te, fes fenf,a_tions intérieures.
DÉMONSTRATION.
Nos fenfations mentales font ou défa.
gréahles
,,,ou
agréables, ou indifférenres. Cár parmi
nos
fenfations -,
il
' y
en
a
qui nous caufent de
la
douleur
& d.u
.déplaifir;
&
qui nous tourmentent:
il
y
en
a qui
nous
caufent du plaifir
&
de la fatisfaétion ;
&
qui nous flatterir:
il
y
en
a
qui ne nous cau(enr guere ni plaifir, ni douleur;
&
auxquelles nous ne prenons guere d'intéret. Or,
il
nous
confie par le témorgnage .du Sentiment intime:
Iº.
Que, loin de produire en elle-méme les
Se11fation1
'Joulouréufes
&
défagréables
qu'elle éprouve, notre ame
fait ·
au contraire d'impuiífans efforts pour s'en clélivrer;
&
pa.r
confequem que ce n'efi poinc notre ame qui fe don_ne ·elle–
méme
&
qui produit elle-méme, comme caufe
efficiente,
ces
forres de fenfatioas qui la fatiguent
&
qui la tounnentem.
Ilº.
Que, l9in de pouvoir produire arbitrairement en
elle-méme ; les
Senjations agréables·ou indijférentes;
notre
ame
ne peut aucunement fe les procurer, fans mettre les caufes
ou les conditions ,qui doiveat les faire naitre en elle.
Par
exemple, en vain mon ame s'efforceroit-elle de fe donne.r
aél:uellement la fenfation d'ua parfum qui s'exhale en
ce
~ornent en Arabie; la fenfation d'un concen mufi.cal .
qui
s'exécure en ce moment
a
Rome ou
a
Londres.
En
vain
un
Avengle de naiífance fe tourmenteroit-il en mille
&
mille
manieres , pour produire en lui-meme, la fenfarion de la
lumiere , la fenfation des couleurs.
Done l'ame n'eíl: point la caufe efficiente de fes
fenfa–
tions: puifqu'elle ne produi't par elle- meme, comme caufe
efficiente ,
ni
les frnfations qui la tourmentent,
ni
les fenfaw
t1ons qui la flattent ,
ni .
les fenfations auxquelles elle
ne
prend aucun in'rt~ret.
C.
Q.
F. D.
33
2.
RÉSULTAT.
11
confie par les principes ,que
nous–
-venons d'expofer
&
d'établir , que nos
Senfations mentales,
G'
les idées qui fouvent accompagnent ces fenfations
,
ne peuvent
éire produites dans
notq
ame
,
ni par ta matiere qui ébranle
L'
or–
gane
,
ni
par
l'
organe
qui
efl ébranlé, ni par
l'
ame qui en efl
a.ffeaée.
·
Or, puifque ces fenfations
&
ces idées exiíl:ent,
&
<¡u'elies
. n'exifient pas'
fans
quelque caufe qui les produife,
&
que
nous n~ connoiífons aucune autre ca~[e
que_
l'A~ceur
mente
I