¡)ies
&
muettes: jufqu'a ce que le développemem·des orga–
nes
&
l'impreílion faite fur les feos ;,
les dévoilent , les ré–
veillent, les mettent en
jeu
&
en afüon , en faífent
de$
images formelleníent repréfentative,.
·
Iº.
Par exemple, felon ce f
yfieme,
avant de
voir
le jour;
&
encore renfermé dans le
fein
matern-el, j'avois déja dans
mon ame,
l'idée de la Colonnade di:, Louvre
&
du Dóme des.
Invalides :
parce que dans l'intime fubíl:ance de mon ame
exiíl:oient des-lors les traits
&
l~s lincamens propres
&
carac-:
tériíl:iques de ces deux objets.
Je ne voyois ·pas cependant alors ces deux objets : parce.
.que leurs images , quoique formellemenr exiíl:antes
daos
mon ame,
y
étoierit_
-eomme aífoupies,
&
ne
s'y faifoient
pas fentir.
Mais guand _
la
lumiere réfléchie . par
la
Colonnade
du
Louvre ou par le Dóme des Invalides
a
frappé mes y~ux;
j.'ai
vu ceslobjets, par
le
moyen des
images innées
que j'avois
amérieurement de ces objets: parce que la lumiere réflécliiie
par ces objets,
a
fait fur._mes yeux une impreffion qui
a
retenti jufqu'au fond ele mon ame; ' & qui a atteint, réveillé,
rendu repréfentatives, ces deux images innées, auparavant
)
aífoupies
&
muertes.
.
·
:
Ilº.
Par exemple encore, felon ce fyfl:eme, avant que
j'aie jamais vu un Éléphant
&
un Rhinocéros
,
j'ai dans mon
ame, l'idée innée du Rhinocéros
&
de l'Éléphant.
Mais
cette image ne me peint point, ne me m@ntre point, ne
me fait point connoítre ces deux fortes d'animaux : parce
qu'elle eíl: encore aífoupie
&
fans aéfion.
Le corps du Rhino'céros ou de L'Éléphant devient-il préíen1
a
ma vue? La lumiere
qu'il
réfléchit, imprime dans moti
reil,
une image matérielle, repréfentative de cet animal.•
Cette image matérielle, par l'ébranlement donné
aux
fibrcg
de
mon
ceil;
affeél:e mon ame, y réveille
l'image fpirituella
/
qui
lui
eíl:
analogue ,
&
qui y eíl: préexiíl:ante;
&
edre image
fpirituelle , réveillée en mon ame,
lui
peint le Rhinocéto,
ou
l'tléphant.
_
336.
RÉFUT..ATION.
Ce
Syfléme des idées
innées
, .
qui a én,
fort
accrédité autrefois,
&
qui eíl: p·refque univerfellement
abandonné aujourd'hui, ne paroit aucunement admiffible :
:parce qu'il n'a aucune preuve quelconque qui l'établiífe;
&
gu'il n'eíl:
batí
que fur des foppoíitions faJmleufes
,
rui-–
neufes , infoutenables, avec lefquelles il s'écroule de fon~
en
comble.
1°.·
11
eíl:
vifible ·que
ce fyfleme fu.ppofe ou
entraíne
bien.
di!
fim_ttii.e
&
du r_edondant:
·ce qui ne quadre en
aucuIJ,e
m_ac_
Qij