ORIGINE DES
SENSATIONs:
venons de parler. Mais , dans la Nature déja connue, nous
pourrions appercevoir
&
découvrir, par le moyen de ce
,iouvel organe, de nouvelles (cenes, de nouvelles proprié–
tés,
de
nouv.elles manieres d'exifier
&
d'agir, qui ne
fonr:
aucunement en prife aux: cinq fens dom nous
fommes
pourvus;
&
qui
pourroient erre l'objet de
ce
fi.xiemc fens
-:<}Ui
nous ma-nque.
Par exemple , un
fzxieme Sens
pourroit peut-etre nous
faire appercevoir
&
fenrir, dans la Narnre matérielle, la.
fubfiance
qui
produir les -phén'omenes magnétiqwes; comme
l'reil noús fait appercevoir
&
(emir la fobfiance qui produic les
phénomenes des couleurs. Mais ce nouvel organe, en nous
c:lonnant de nouvelles lumieres, ·ele nouvelles idées origi–
nales
&
primordiales , fur
]a
N
ature maté_rielle qui nous eíl:
aB:nellement connue, ne détruiroit en rien les idées
&
les
}umieres que
IlOUS Ont
déja anté_rieurement données,
&
que
continueroient wujours
a
nous donner de meme, fur ·ce ·
meme objet, nos organes
a-éh1els.
·
Le jeune Anglois , dont nous ven'ons
de parler ,
en
a-c–
qnérant, vers l'age de quacorze ans, le premier ufage
d~
la
vue, ne trouva pas de nouvelles odeurs, de nou.velles
íaveurs, de nouveaux fons, une nouvelle réíiíl:ance , dan~
la
N
ature matérielle quí lui ét0it antérieurement conmie.
Mais, dans cette Nature antérieurement connue,
íl
trouva,
par lé moyen du nouveau fens qu'il ,venoit d'acquérir ,
~
une
nouvelle maniere d'étre
,
infinünent riche
&
infini-
ment intéreífanre, dont
il
n'avoit pu
fe
former
&
.dom on
n:ayoit
pu
lui ?onner ª ,1:~une idé~ : parce
q~~
c~_tte
idée
~
arníi
que nous
1
avons deJa obferve, ne pouvo1c etre te~ue
ou formée dans lui, qu~
par
le ·moyen
efe
l'organe meme
qui lui manquoit.
P
AR A G R
A.
P H . E
QUAT ,RIEME~
Ü
R
I
G l N E
D E S
l
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É
E S.
334·
ÜBSERV.ATION.
N
OTRR
ame a des' -idées,
.GU
des
images des chofes
:
c'efi ce que tour le monde
fai t.
Mais
~uelle efl l'origine de ces Idees?
Comment exi íl:ent & commené
'fe forment dans norre ame, ces idées ? C'eít ce que tout le
monde ou prefque
tol:lt
le monde ignore.
,
1°. Le
P cuple, qui -·ne penfe pas beaucoup ,
&.
qui en.
\cela n'eíl: peut-érre guel:'.é moins bien Philofophe que
1-=s
Philofophes eux-memes·,
traite les idées qui naiífent dan,s-~
fon
ame'
a
p~u pres comme les oig nons .ou l es choux
qui
.Q