D1sTINCTIONS PHILOSOPRIQUES."
1
S1,
tout ce que la Nature viíible nous communique
&
nous
clif-_
pen.fed~
biens.
.
,
.
.
Parm1 ces deme idees,
la
prem1ere a pour obJet fimpie–
ment ., un prinéipe Ífl.finünenr fage; quel qu'il foit: la fe–
conde a pour ob}et fimplement , un príncipe infinimeni
bienfaifant ; quel qu'il foit. Celle -
la
ne repréfenre pofot
l'infinie bienfaifan-ce ; celíe-ci ne repréfenre point l'infinie
fageífe: parce que l'une
&
l'atnre idée ne repréfente
&
ne
peut repréfenter
~
que l'objet qu'elle exprime
&
qu'elle trace;
comme un tableau né repréfente
&
ne peut repréfencer
que
l'objet dont
il
contient en lui-méme les traits
&
les
linéamens.
n°·.
Quoique, dans cet ~tat d'abfüaaion, I'objet de
Ja.
premiere idée ne foit pas l'obJe_t de la feconde ,
·&
que l'objet
de la feconde ne foit pas l'obJet de_ la premiere
:
je conc;ois
qu'il eíl: poffible que ces deux obJets ,
l'infinie
fageffe
&
l'infinie bienfaifance, exifient dans un
m¿me Sujet;
ou qu'une
méme
&
u
ni que narnre foit
a
la fois ,
&
infiniment
fage,
&
infiniment bienfaifame.
On
peut dire la méme chofe, de l'in–
finie puiffance, de l'irifinie jufüce,
&
de tous les autres attri–
huts de C ien.
Et,
d'apres l'axiome philofophique qui rn'apprend
qu'il
ne faut
pas
multiplier les étres
fans
néce./fité:
je
concevrai
&
je
jugerai que, puifque ces divers Attributs, l'infinie fageífe,
l'infinie bienfaifance, l'infi.nie jufüce , l'infinie puiífance,
&
ainfi du reíl:e , peuvent n'etre en eux, mémes qu'une meme
&
unique chofe; je ne dois pas les regarder comme étant
en
eux-memes des chofes différentes.
IIIº. On
voit par-la comment notre efprit, en obfervant
les divers effets ou les divers phénomenes que lui offre le- ·
fpeél:acle de la Nature vífible, fe repréfente une
Caufe fimple
&
unique,
fous des idées qui ·femblent d'abord la divifer
&
la multiplier;
&
comment, par la réflexion,
il
parvient
a
ne plus faire qu'un fimple
&
11nique objet, de tous ce$.
objets multipliés
&
divifés dans fes idées.
(217).
222.
REMARQUE .
11
y
a
de
la reífemblance
&
de la diffé-'
rence, entre ce dernier íyfl:eme
&
le fyíl:eme thomifiique.
1°. La
reífemblanc€ confiíl:e, en c~ que l'un
&
l'autre
fyíl:eme reconnoit que les attributs eífentiels d'une meme
chofe, ne font réellement qu'une feule
&
meme chofe : par
exemple , que dans l'homme, l'animal
&
le raifonnable,
ou le príncipe fenfirif
&
le príncipe réfléchiífanr, ne font
au'une meme
&
indivifible nature, favoir la
Nature humaine,
~nv ifag 'e relaiivemem
~
f~i
düférens dfets
ou
a
fes di.fféi
r
mes propriétés~
'