THÉOIUE GÉNÉRALE DES E:TRES;
1°;
U
ne
Uée précijive
efi
une idée qui atreint
&
qp·i
repré-,
fente une
propriété
eífentielle d'une chofe ,
fans
atteindre
&
fans repréfenrer les antres proprié.tés eífentielles de la
!n'eme chofe.
Par exe.mpte, eefl:
une
idée qui
reprUente la
.Nauire dt-
11i,¡,e.
,
relativemem aux.
effets
<le
fageíre , fans la: repre..
fenter relariveinent aux
effets
de puiífance ou de juíl:ice
Oll'
de
bienfaifance ;.
ou
une·
idée qui
repréf-ente
l¡1
Nature hu–
maine,
rel-ativemenr
a
fes (cnfatio,ns,
fans
la repréfenrer
re–
hrivement
a
fes raifonnemens; ou
une
idée
~ue
repréferrte
1a
Nature d'un lion
,
relativemenf
aux
eftets-
qui le
confon–
dent
avec
le
reíl:e des
hrutes,
fans
le repréfen-ter
relative–
ment aux
@ffets qui
ne
convienrnm-t
qu'a
fon ef
pece;
ou
une idée
qui repréfeme une
S11.bflance
folide
&
étenr:fue,
com–
me un
corps
en général, c.omme .
un végéra:l
en
général ,.,
comme
un
arbre fruitie-r en
général,
fans
la
r.epréfenter,
comme
un oranger,
ou
comme
un
ceriíier ;.
&
ainfi du
refre.
Uº. 11
efi
cena.in,
&
l'expérience nous
l'apprend,
que
l'üfage
des
ldées précijives,
&
par-la
me.medes
abíl:raél:ions
&
des diíl:-inB:ions
p11i1ofophiques
, efl:moins étranger–
qu'on
ne !'imagine, au
commun
des
hommes;
&
on
peur–
meme
aífurer
qu'il afl: comme .
naturel
a,
toute
l'efpece:
humaine.
Sans
avoir
philofophé ,
les.
h0mmes les
mo-ins
fubtils.,.
iníl:ruits
&
guidés
par
le
fimple
infünér
de la
raifon,
faventi
tres-eien
envifager
&
confi.<lérer
un
méme
&,..
unique
Objet
.¡.
fous
le p.oint
de vne
qui
les
intéreífe : en
faifant
pleinementi
abíl:raél:ion des
autres
points
de vue,
qui
ne
les
intéreífent:
pas,
ou. qui
les
in-téreífent
moins. Par
ex.emple,
ils
favent
tres-bien coníi.d_érer un
meme
homme
~
co1111J1..e
pere, fans..
le confidérer
comme citoyen: quoique le
ciroyen
&
le
pere.
ne
foit
r:e.ellement dans
lui ,
qu'une
meme
&
uniq,ue
chofe.,.
De meme.,
rls
fa
vent
tres-bien envifager le fo-ere , par:·
exemple , comme objet commerc;able,
fans
l'envifager com–
me produét:ion
faline du
regne végétal :
qnoique dan-s
le–
fuere
,
l'obj:et commer\'.able,,
&
la p-roduél:ion falin·e, n ,
foienr
réellement qu'une
meme
chofe.
Illº.
C0mme
le
fyjléme
de
La
D~(linétion
de 1<ai[o-n
n.oqs
pa–
roit n'etre a-utre chofe que l'expofrcion de la marche m.eme
de la Nature, ckms
tout
ce qu'elle 1-1.ous. donne de con-–
noi{fanées refléchies
&
approfondies :-
nous
juge.ons
&
nous.
devons
j-uger néceífaire , pa·r-la nl'.eme,
de d<?nner
a.
ce
(yfl:e,..
nie, tQ_ut
le développement don-t
il peut avoir
befc~in -,. toute.
la
lumiere dom il peut etre fufceptíble: De-la, la doub k
application que nous allons en
faire
encore
a
deux e xem..
ples. parriculi
e.rs;.
qu'il
fera facile
a.
clu~un.
de
g~n.érali(e.r
~