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160

T-HÉORIE .

GÉNÉRALE DÉS

ttRl'.'

nature-ch~ne , q'u'une feule nature•cerifier, qu'une

feu}(t·

nature- or, qu'une

feu1e

namre-tri?ngle,

&

ainíi du reíl:e;

&

cette unique nature

eft

identiquement incorporée avec:

tous le~ individus de chaque efpece. Par exemple ,

1°.

Arifie

&

Clitandre fom hommes : parce qu'ils font

iútimement incorpores l'un

&

l'autre_, avec cette

uniqu~

.N.uure univerfelle,

qu'on nomme Nature humaine. Ariíl:e

&

Clitandre font deux hommes : non en ce fens qu'il y ait

dans ces deux individus , deux natures lrnmaines ; mais en

ce

fens qu'a cette nature unique

&

bannale , font ajoutées

&

appliquées certaines

formalités individuelles

,

telles entre

aurres qn<:

la

Clirandréiré

& l'

Ariíl:éite , qui

fonr

que cette

Jlature unique devient propre

a

plufieurs ,individus.

(206)~

Uº.

De meme, Bncéphale

&

Roílinante

fonr

identique–

ment incorporés avec une

urúque

Nawre banndle,

qui confiirne

toute l'efpece des chevaux :

&

Bucéphale & _Roffinante

ne

font

deux individus de cene efpece, que parce que lenr

unique nature bannale

eíl:

rendue comme double

par

les

formalité.s

iridividuelles,

qui luí

font

ajourées & appliquées.,

pour faire qu'elle foit ici Bucépl1ale,

&

la

Roffinante _;

&

ainfi du refie.

227. REMARQUE.

Le fameux

Bayle ,

qui ne voyoit pas

mal les chofes, quand il n'étoit pas dominé

&

aveuglé par

fon fanatifme d'incrédulité, par

fa

manie d'affembler des nua·

g.es

contre la H.eligion, ne trouvoit aucune diffhence réelle,

entre les. natures uniques & univerfelles des Scotiíl:es, tell~s

que nous venons de les expofer,

&

la fubíbnce unique

&

univer[elle de Spinofa , dont nous parlerons ailleurs.

C'eíl: en effet, de part

&

d'autre , une

Nawre

unique,

qui

f~

tramforme en différentes efpeces ou en différens individus,

par le moyen de différentes formalités ou de difFérentes

mo–

difications, qui luí

font

intrinféquement ajoutées

& appli- ·

quées, & qui

Ja

diveríifient fans détruire

fon·

unicité. Spinofa

n'a fait qu'étendre

&

que généralifer l'idée fcotífiique ,

en

l'appliquant

a

l'univerfaliré des chofes,

&

en l'infeétant

de

tout le poifon de l'Athéifme.

(585).

·

Et fi une abfurdiré pouvoit erre plus philofophique qu'\me

autre _; il paroit que le fyfieme de Spinofa,

auroit

cet

avan–

tage fur cel ui des Scotiíl:es. Car, fi une

unique nature-caillou

,,

'par exemple, peut erre tous les caillo1.1x poffibles : pourquoi

une

unique nature-fubjlance

ne pourroir-elle pas etre toutes

les fubftances poffibles

?

·

.

1

Et

fi

une meme

&

uriiqne

N ature

6annale

peut etre to

u tes

les chofes poffibles : pourquqi admettre

dan,s

l'univerfalité

el.es

,.hofes ·, comm~

font

le~ Scotiftes

l

plu:íieurs natures

·

·

·

·

bannales

i

·