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T-HÉORIE .
GÉNÉRALE DÉS
ttRl'.'
nature-ch~ne , q'u'une feule nature•cerifier, qu'une
feu}(t·
nature- or, qu'une
feu1e
namre-tri?ngle,
&
ainíi du reíl:e;
&
cette unique nature
eft
identiquement incorporée avec:
tous le~ individus de chaque efpece. Par exemple ,
_·
1°.
Arifie
&
Clitandre fom hommes : parce qu'ils font
iútimement incorpores l'un
&
l'autre_, avec cette
uniqu~
.N.uure univerfelle,
qu'on nomme Nature humaine. Ariíl:e
&
Clitandre font deux hommes : non en ce fens qu'il y ait
dans ces deux individus , deux natures lrnmaines ; mais en
ce
fens qu'a cette nature unique
&
bannale , font ajoutées
&
appliquées certaines
formalités individuelles
,
telles entre
aurres qn<:
la
Clirandréiré
& l'
Ariíl:éite , qui
fonr
que cette
Jlature unique devient propre
a
plufieurs ,individus.
(206)~
Uº.
De meme, Bncéphale
&
Roílinante
fonr
identique–
ment incorporés avec une
urúque
Nawre banndle,
qui confiirne
toute l'efpece des chevaux :
&
Bucéphale & _Roffinante
ne
font
deux individus de cene efpece, que parce que lenr
unique nature bannale
eíl:
rendue comme double
par
les
formalité.s
iridividuelles,
qui luí
font
ajourées & appliquées.,
pour faire qu'elle foit ici Bucépl1ale,
&
la
Roffinante _;
&
ainfi du refie.
227. REMARQUE.
Le fameux
Bayle ,
qui ne voyoit pas
mal les chofes, quand il n'étoit pas dominé
&
aveuglé par
fon fanatifme d'incrédulité, par
fa
manie d'affembler des nua·
g.escontre la H.eligion, ne trouvoit aucune diffhence réelle,
entre les. natures uniques & univerfelles des Scotiíl:es, tell~s
que nous venons de les expofer,
&
la fubíbnce unique
&
univer[elle de Spinofa , dont nous parlerons ailleurs.
C'eíl: en effet, de part
&
d'autre , une
Nawre
unique,
qui
f~
tramforme en différentes efpeces ou en différens individus,
par le moyen de différentes formalités ou de difFérentes
mo–
difications, qui luí
font
intrinféquement ajoutées
& appli- ·
quées, & qui
Ja
diveríifient fans détruire
fon·
unicité. Spinofa
n'a fait qu'étendre
&
que généralifer l'idée fcotífiique ,
en
l'appliquant
a
l'univerfaliré des chofes,
&
en l'infeétant
de
tout le poifon de l'Athéifme.
(585).
·
Et fi une abfurdiré pouvoit erre plus philofophique qu'\me
autre _; il paroit que le fyfieme de Spinofa,
auroit
cet
avan–
tage fur cel ui des Scotiíl:es. Car, fi une
unique nature-caillou
,,
'par exemple, peut erre tous les caillo1.1x poffibles : pourquoi
une
unique nature-fubjlance
ne pourroir-elle pas etre toutes
les fubftances poffibles
?
·
.
1
Et
fi
une meme
&
uriiqne
N ature
6annale
peut etre to
u tes
les chofes poffibles : pourquqi admettre
dan,s
l'univerfalité
el.es,.hofes ·, comm~
font
le~ Scotiftes
l
plu:íieurs natures
·
·
·
·
bannales
i
·