;
imputée
&
attribuée
a
tous les individus
qui
naitroient de
lüi:
voila
le
A1_yfiere d'un péché d'origine.
Le meme Etre in.finiment libre
&
infiniment indépendant
c1ecema <le meme , au commencernent <les tems , que les ·
mérites expiatoires
&
fatisfatl:oires d'un Dieu fait homme,
feroiem ·imputés
&
attribués
a
to-us les defc-éndans d'Adam:
voila le
Myjlefe
de la
Rédemption.
·
· Or
qu'y
a-t-il en
rom
cela , d'ou l'on
puiffe
philofophi.. ,
quement ou théologiquement <léduire une bannalité de na-
ture
dans
l'efpece
humaine?
'
/ 23
3·
REMARQUE
IV. On a prétendu
·qne
Platon adme:·toit
dans
Dieu , un certain nombre ou un certain fonds
d'ldées
fuljlantielles
·,
qu'il regardoit comme tout autant ·de natures
communes
aux
différentes efpeces d'erres; ou comme
tout
a:mant de
Natures 'ba-nnales
,
qui
tlevenoient propres aux
In–
d,ividus de chaque efpece, par co1nnmnication , par applica–
tion, par participation : en telle forre
que, felon
Platon , ·
tous les
1ndi.vidus-hommes,
par exemple, fuífent une
pani–
c-ipation d'une idée divine,
qui
repréfente
&
quí doit conf–
tituer la maure humaine; que tous les
lndi.vidus-lions
fuíTent
une participation d'une autre idée divine, qui repréfente
& ·
q:ili
doit
confürner
la nature
du lion.
Mais eíbl bien certain que Platoh ait dit
&
penfé l'abfur.¡
dité qu'on
lui imp1.1te
r
Ce ne feroit pa~ la premiere fois
que l'ignorance
&
le
pédantiíme auroienr atrribué
lcurs
delires
&
leurs inepties
a
trn granel homme.,
pou1·
leur don ...
ner du crédit. Quoi qu'il en foit,
.
1°.
11
pa1•oh
cerrain
d'abord
que les iclées
divines fonr
de~
ldées fahflamielles:
parce qu'elles ne
font
antre chofe que
Ja.,
fobíl:ance
de
Dieu
Iui.meme., ou que l'eífence di vine
nécef ...
f.ürement repréfentativ~ de tout ce qui eíl: intelligible.
_.
II'?. 11 eíl:
certain enfuite que les idées divines,
font
des
'Jdées prototypes
,
qui font
la regle primitive
&
incréée
par–
hquelle
Dieu
eíl: dirigé
dans
la
produél:ion des etres: parce .
que Dieu, eífentiellernent fage., ne crée
&
ne produir que
ce qu'il connoit préalablement par fon infinie
&
indéfeétible
Jumiete.
,
111
°.
11
efl: certain enfin
,
que les idées divines ne font
&:
ne peuvent erre en aucune maniere quekonque· ,
l'Objet créé
qu'elles repréfentent
:
parce que ces idées divines ne font
que .Dieu , que Dieu repré(enrant les chofes ;
&
que Dieu
.Í'epréfentant les chofes, n'efi pas plus les chofes repréfen–
tées; que mol'l efprit, 0u une idée de mon efprit, n'eít:
la momagne v~iJine, ou la riviere voiíine, qu'il me re~ .
pr¿fente.