L'Ui,¡rVl!RSEL SCIENTIFIQUE:
cl'etre la cau(e unique du mérite de fes modificarions aéli–
ves
&
paffives, de fe s aB:ions
&
de fes fouffr ances, lefq
uell es
tirent
lenr
principale excellence de la
Perfonne
divine,
de
qui elles re~oivent une empreinte
&
un caraérere de divini té.
C'eíl: pour cette raifon que ron dit exaél:emenr, en par–
lant de l'Homme-Dieu;
Dieu efl
né
,
Dieu
a fiu{fert,
Dieu
efl mort
,
D
i,eu
efl
re(fuffité :
quoique ces aérions
&
,ces fouf–
frances
du
Tout-Théandrique, ne foienr re<_;:ues · que dans
la nature humaine , feule capable,
&
de naicre ,
&
ele fouf–
frir,
&
de mourir,
&
de reífofciter.
D ans l'Homme -Dieu, on n'attribue point
a
la
nature
hu–
maine _,
ces aétions
&
ces fouffrances de la nature humaine :
parce que dans l'Homme-Di~u il exiíl:e, outre la narure hu–
main e ,
une
aut ·
nature plus parfaite, favoir, la nature divi–
pe;
pa r laquelle font perfeél:ionnées,
&
a laquelle peuvent
&
doivent par-la•.meme erre attribuées ces fouffrances
&
ces
aél-ions de la nature humaine.
:.139.
REMARQUE.
Avant le myíl:ere de l'Incarnation,
la
Nature
&
la Perfonne, dans .l'homme, étoient regardées
comme une feule
&
meme chok: on ne les diíl:inguoit
<:n
rien ,
&
on n'avoit aucune raifon connue
qni
donn át lieu
de les difiinguer l'une de l'autre.
Dans
le développement
clu myíl:ere de 1'1ncarnation, la
f
oi nous a appris, qu'il y a
dans l'Homme-Dieu,
deux
natures
&
une feule perfor..ne;
favoir ,.
la
perfonne divine : que le Verbe
divin, ens'uniífant
a
la
nature humaine, a pris la maure humai.ne, fans prendre
1a
perfonne humaine.
De-la,
il eíl: aifé
decondure
que
Jans l'Homme
,
la maure
&
la perfo,me ne Jont point une
unique
&
méme
e/zafe:
pui{ílue l'une peut exifier fans l'autre.
D'apres ces principes donnés
&
rec;us par la Foi, les Phi–
Jofophes
&
les Théologiens du Chrifüanifme , ont cherché
3
d viner en q qoi confiíl:e
formellemenr dans l'homme,
<:ette qualité
<le
Perfonne:
qualité dont peut etre dépou illée
la natu re hurn aine ; puifqu'elle en efi en effet dépouillée
clans l'Homme~Dieu, ou exiíl:e une nature humaine ,
&
ou
n'exiíl:e aucune perfonne humaine.
De-la
les deux opinions
fuivantes
!
1°.
Les ims prétendent que dans l'Homme, la qn alité <le
Perfonne , conGíl:e dans une
M odijication pofitive, accidentelle
J
la nawre hu
maine ;
&
que le
V
erbe divin, en s'uniífant
a
la
ma ure l11,.1maine , a pris rout ce qui. C<?nílirne cette na–
ture ,
a
l'excepti on de cette modification qui lui eíl: acci–
dent ll e. Par-la il y a dans l'Homme-Dieu, un e natu re hu~
¡n;i ine , fan un e perfonn e humaine.
Sd on c;ette opinion , la Perfonne humainé
coníií1e
dans