L'EsPACE IN~UH ;
LIEU
D1!5
CHOSES~
17r'.
contraclifüon; déci~la que tout eíl: plein dans l'immenfité
des chofes;
&
que ce que l'on nomme vulgairement
Ejpace
clans certe immenfité des chofes , n'eft que la mariere écen•
clue : en relle forre
que
l'efpace ceífe, la
ou
ceífe la m·aciere.
Ainíi, felon Defcanes, la matiere
&
l'efpace ne
font
réel--.
lement qu'une meme chofe.
Mais cette immenfoé d½ matiere étendue,
qui
eíl: elle–
meme
fon
efpace ,
ou
n'exiíl:e aucun vuide quelconque,
ou
le
Créare ur
lui -meme
ne
pourroit pas inrerpofer un nonvel
arome ,-
&
qui
eíl: divi!ée en
tout
autant de grands tourbil–
lons qu'il y a d'étoiles vifibles ou invifibles, a-t-elle des '
bornes, ou n'en a-t-elle pas; eíl:-elle fi.nie, ou eíl:-elle in.,.
fini e
?
C'eíl: ce que Defcartes évite de décider,
en
fe
bornan't
a
dire
qu'elle eíl: indéfinie.
IUº.
Newton fi. :
main
baífe fur le
Plcin de Defcartes;
&
armé de tout ce que la Phyfique peut fournir de décifives
obfervaúons, de tout ce que la Géométrie reoferme de plus
profondes fpéculations,
il
démontra, non-fenlement
qqe
tout n'eíl: pas plein dans la Namre, mals que
le V
uide
&
un
Vuide prefque parfait
a
lieu dans tome l'immenfité des
Cieux;
&
pouífanr fes fp_éeul<}tions au de-la des mondes exif–
tans ,
il admit dans l'enceinte ou hors de l'enceinte
du
monde matériel,
un
Efpace réel
&
infini,
dans lequet
Dieu
voir
&
difcerne
&
comprend
tout
de la maniere
la
plus parfaite.
IVº. Le
célebre Leibnitz,
qu'un
génie in.finiment riche
&
infiniment fingulier portoit
a
faire en cout comme bande
a
part en genre d'opinions,
&
qui depuis long-tems ne
voyoit la
N
ature que d'apres fon tres-foblime
&
tres~roma~ ,
nefque fyíl:eme des Monades , foucinc:
Qu'il n'y a proprement ni vuicle ni plein , dans l'univer–
falit é des chofo,;
&
que les idées de vuide
&
ele plein , .
ne
font autre chofe, que nos manieres de voir:
Que nous nommons
Plein
, un aggrégat de Mona:des
~
que nous concevons co~nme
fe
couchant
9e
tomes parts ;
&
Vuide
,
une abfence de monades, entre ce rtél ines monades
que nous concevons comme éloignées; quoique dans . la
réalité, les monades n~ foient ni éloignées, ni voifi.nes:
Que
l'Efpace n~efl rien, finan L'ordre des Co-exi(lans;
par
exemple, que l'aggrégat de monad s qui forme la T erre
~
l'aggn~ga r de monades qui forme le Soleil, l'aggrégar de
monades qui forme Syr,ius, l'aggrégat de monades qui forme
l'Eroile polaire ,
&
ainú du reíle, font des aggrégars diffé–
rens , mais qui ne fonc ni voiíins ni éloig_nés les uns des autres:
&
qne l'efpace que nous concevo ns entre ces <livers aggré–
g ts, n eíl: ríen
en hti-mcme,
fi
s:e n'dl
l'ordre
fous lequcl