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THÉORIE

GÉNÉRALE

DES

fTn.Es.

·

notre efprit

éon<;oit

ces aggrégats· co-exiíl

:a.ns,

~ntre

tefquels

il

n'y

a

d'autre

imervalle,

d'autre efpace ,

que

cdui

qu'y

met

notre efprit

par fes diffé-renres

perceptions:

Qu'ainfi tout~ la

théorie

de Newton

fur

le Vuide,

&

fur

l'attraélion

des Corps dans le V

uide ,

ne p'orte que

fur-

une

vaine

chimere,

&

s'écroule

avec la

chimere

qui, en eft le

fondement.

J

D

·

E

D

E

L'

E

S P

A.'

C E

P U R...

241. ÜÉFINITION.

On nomme

Efpa~e,

la capacité- de

·conteni r des

corps,

ou une écendue propre

a

concernir des

corps.

OaI:Js

l'iptériem

d 'une

bouteille, il

y

a un

efpace

=

parce

qu'il

y

a une

capacité

qui

contiem

des.

corps ,

fi .

el-le

eíl:

pleine;

qui

eíl:

propre

a

conten ir des corps,

fi.-elle eíl:

vuide-.

L'efp ace

eíl: ou

pénétrable ou impénérrab le.

1°.

L'E(pace pénétrable

eíl:

un

efpace

vuide, une

capacité

propre

a

contenir des corps ;

&

ou

n'exifie

aucun

corps

qu elconque , folide

,_

liquide,

ou

fl.uide.

Hº.

L'Efp,1ce

impénétrable

efl: un'

efpace plein,

ou

une

ca–

pacité

_rcmplie

<le

cor ps ;

qui étant naturellem.ent impéné–

trables,

empechent

que

d 'a

u

tres

n' occupen t

le ur

place .

C

n

corn; oit

par -la-,

qu'un

efpace. en panie p.lein

&

en:

partie

vuide,

feroit

un

efp-ace

en

part:ie

pénétrable

&

en

parc-ie

impértétrable:

pén ém1bl e ,

dans

fa

panie

vui-de;

im·

pénétrable,

daos

fa

panie

plein e.

' 24 2-. AssERTION

I.

L"Efpace n'~fl point la

Matiere

étendue ;..

&

la Matiere

éte!ldúe n'efl

po.mt

l' Efpace.

EXPLICATION.

11 eíl: évident que -ce qui

p<rnt

ex1-íl:er

fans–

]a

ma t iere

étendue,

que ce

qui

eíl:

féparable de

toute ma–

tiere éten<l ue, n'eíl: point la

matiere

étendue,

efo

d iíl:ingué

de

la

matier.e

étendue. Or

tel

eíl: l''Efp-ace ; ·

&

je le

dé–

mon tre ,

d'abord

abfolurnenc

&

fans

a ucune

fo ppofition _;–

e nfuite hypo d1 étiquement

&

d'apres

deux

(uppofüio ns .,

qui

qu;:idrent

en

tour point

avec tous

les

vrais

princiP'es

des

chofes.

D ÉMONSTRA"tION

I.

Soit

tm

grand

globe e15eux,

J;_

verre

ou

de · c:;uivre, dont la capacité

conti.-enne

un pied

cube

d'eau;

&

ou foit

une

ouverture qui puiífe fe

fermer.

1

1

&

s'ouvrir

a

volonté, par le

moyen

cl'nn bouchon mobile

de

~erre

ou

de

cuivre. J'emplis

fucceffiven1ent

la

capacité

de

ce

globe

creux, d'eau, de vin, de

fable ,

de tahac ,

de

p1omb

a

giboyer

,

&

ainíi du

re.íl

:e :

fur

quoi

je

raifonne.

ai nG.

-

I<i->. 1:1:

y

a

dans la

capacité de

ce g1obe

creme •

un

~(p~ce-:.

égal

a

un pied rn-be

;_

&

cet efpace

1úfi

ni l'ea u qne

1·~