,
'THi30RlE GÉNÍRALE
DES
tTit!S~
,/
mer des chofes, ce que l'on voit eíferntiellement renferrrié'
dans l'idée des chofes
?
I
·
Dans l'idée de cet dpace imMenfe que l'on con<;oit au•
dela
des bornes du monde exiítant, , eíl: effemiellement ren–
fermée une vraie
&
rée1le étendue infihie : done on peut
&
done on doit en affirmer cet-te vraie
&
réelle étendue
'
infinie. (307).
NA
TURE ET Í'ROPRIÉTÉS
:DE z'Es'PACE
IlvFINI.'
248.
0B·SERVATION.
Si l'on réfléchit avec une vraie
:aremion philofophique , fur l'idée qu'on a de cet
E/pace
immenfe
que l'on corn;oit an-dela eles limites du monde exif–
tant,
on·
jugera néceífairement:
Iº.
Que
cet efpaoe efl en !out fens illimité
:
pt<iifqu'il n'a
&
qu'il ne p
eutavoir aucunes bornes affignables.
Uº.
Que
e.ete/pace efl pénétrable
:
puifqu'il n:a rien
&
qu'il ne peut rien avoir par ou il
puiífe réfifier
a
l'effotot
cl'un corps qui tendroit
a
le pénétrer; pui(qu'il peut évidem–
ment recevoir "dans fon fein , des millions
de
millions
de
nouveaux mondes, que ponrroir
y
créer ou
y
placer,
a
dif–
férentes diíl:ances les un5,des autres, l'Auteur de la Na1:ure..
IIIQ.
Que
cet
efpace
efl
divijible
par la
penfée, en une
infinité
de
portions diflinéies
:
puifqu'il
efi
clair que l'efpace
qu1
con–
tiendroit un monde,
efi
cliíli~gué
&
fóparé cle l'e(p,áce
qui
contien<lroit
un
autre monde;
tout
de
memc
que
l'efpace qui
contient te Soleil au centre de norte monde planétaire ,
eíl:
difl:ingué
&
féparé de l'efpace qui c-0mient ou la Poiair.e,
ot:t
Syrius
,
au centre d'un autre monde planétaire.
IVº.
Que
cet
efpa~e
&
chaque
portian de cet efpace eJl
im–
muable:
puifqüe
íi
l'on c0rn;oit qu'nn corps
fe
meuve dans
cer efpace , on ne conc;oit pas pour cela qu'il déplace les
portions de cer efpace qu'il traverfe;
&
que ·fi
l'on corn;oit
que l'Auteur
de
la Nature
tranfporte
Syrius dans le Soleil,
on
ne concevra pas pour
cda,
qu'il
puiífe tranfporter Fef–
pace
,o~ efi
aél:uellement Syrius, clans l'efpace
ou
efi
aél:uel–
lemenr le Soleil.
Vº. Que
cet e/pace efl indeflrullible:
puifque,
fi
l'on con~oit
que le Créateur
puiffe
an é- antir deux globes , qu'il auroit
créés dan s cet erpace' on ne conc;oit pas qu'il puiífe anéantil"
l'efpace
ou
feroit place l'un
&
l'autre globe ; lequel efpace
refie toujburs n~ceífairemenc
pret
a
recevoir deux globes
-{emblables.
'
VIº.
Que
cet efpace efl étemel,
inúéi :
puifque cet efpace
exiíl:e;
&
que l'on ne cons:oit pas qu'il ait jamais pu
erre
non exifiant.
11
n'y
a peut-ltre rien de
plus cert,\ill
a,·
de plus cfair
i