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L'EsP.ACE

íNFlNI , LIElJ btrs caos-Es:

179

dans les objets de nos connoiCfances, que l'exiíl:ence de cet

efpace: mais la

nature de cet Efpa;ce,

n'efr pas également accef–

íible

a

nos lumieres.

11

efi certain qu~il exiíle un efpace infin-1

en

fos

rrois dimenfions: mais qu'efi-ce que cet efpace

infini

249.

AssERTION

V.

ll

efl

vraifemblable

que l'

Efpace i.T1fini:,

qui ,enferme tous Les mondes exifla_ns

,

&

qui s'étend infiníment

au-dela de taus les mondes exiflans

,

a'efl autre chofe que

l'

im–

menfité de

·la Nature

divine.

ExPLICATION. Selon ks

idées

que nous donnent con.;

jointement de

Dieu

,

&

la raifons& la

foi:

l

O •

L'Eífence divine exifie dans tous les lieux ou exiftent

rles etres ,

&

infiniment au-dela

de

rous les lieux ou exiíl:ent

des étres : puifque cette Effence y agit

ou

peut

y

agir,

&

que l'aél:ion fuppofe par-tout néceífairernent l'exifrern:e.

En cela, l'idée que nous avons

de

l'Effence divine,

quadre

parfaiternent avec l'idée que nous avons de l'efpace infini.

llq.

L'Eífence divine eíl: antérieure

a.

l'exiíl:ence des corps~

pénétrable par les corps,

en tout

difünguée des corps

qui

'la pénetrent ,

&

qui repoíent ou qui

fe

meuvem dans

fon

infinie irnmeníité.

En cela, l'idée que nous avo.11:s del'

Effence divine

;

quadre

encere parfaitement avec l'idée que

nous

avons de l'ef-

pace infini.

.

IIIº.

L'Eífence

divine eíl

immuable:

elle ne peut

cdfer

d'etre dans la Terre , par exemple, pour aller commencer

cl'etr~ dans Saturne : elle ne peut paífer de Syrius dans le

S.oleil, ou

du

Soleil dans Syrius.

En cela, l'idée que nous avens de

1'

Effence divine,

eíl:

enc0re parfairement d'accord avec l'idée que nous avons

ele l 'efpace infini.

IVº.

L'Efpace infini eíl: indiviíible dans la réalité.,

&

oiviíible par la penfée.

La meme chofe a lieu da-ns·

l'Effence divine

:

indivifible en

elle-rneme; elle n'efr divifible dans nos idées, que par les

différens objets avec lefquels elle

a

une

reiarion ou

un

rapport.

Vº. Une portion de l'ef¡:,ace infini, n'eíl pas une a~ tre

poni

on de

l'efpace infini: par exemple , la portion de l'ef–

pace

infi.ni

qui contiene aB:uellemem la terre, n'efi pas la

porti

on de

l'e fpace infini qui contiene aétu ellern e nt la lune.

Mais en quoi coníiíl:e

&

d'ou réfolte ce tte cli íl-i nétio n, entre ,

ces portions de l'efpace infini

?

Cette diíl:inéti on peut abfo–

lume nt n'avoir pour príncipe

&

pour

fo ndement,

que

l'alt ' rit ' ou la

diflinElion

des

Corps,

que re~oivenr ou q ue

p

uvem:

recevoir

ces deme

portiQns de

l'efpace infi ni,

v:-

M

ij