Et dans ce cas , l'Eífence divine ., confidfrée comme co11..-:
tenant la
terre ,
feroit diíl:inguée de meme de
l'
Effence
divine, confidéree comme
contenant
la
lune.
VIº. L'Eífenc.;·e divine eíl: une fubfiance :
puif
qu'on
la
con~oit
en elle-méme;
puifqu'elle
·exiíl:e
en elle-meme
&
par elle-meme.
J.,'efpace
infini
et}
auffi
une fubíl:anae : puifqu'on le con–
~oit en
lui-méme; puifqn'il exiíte en lui~.méme
&
par lui–
méme.
On n'a peut-etre pas une idée bien nette
&
bien claire,.
·c1e ce qu'on
doit
nommer Subíl:ance dans l'efpace
infini,
J\llais a-t-on une
idée
plus nette
&
plus claire, de ce qu'on
' doit nommer Subitance dans l'Eífence divine?
De-la
encore
une entiere
conformité
d'i<lées objeétives ., entre
l'
E_ffence
divine
,
&
l'Efpace
infini.
Done il efi vraitemblable
que
l'efpace infini n'efi autre chofe que l'immenfité de la Nature
flivine.
·
2.50.
ÜBJECTION.
Les Efpaces immenfes que l'on com;oit
;iu.:.dela
des dernieres bornes des étres corporels , ne font
<]Ue
eles
Efpaces imaginaires :
done ces efpaces ne doivent
poínt
étre regarclés comme d~s efpaces réels.
RÉPONSE.
On appelle
lmaginaire,
ce qui n'a aucune réalicé
'dans la Nature ; ce qui n'exiíte que dans une
ímagination
féconde en fantómes
&
en delires. U ne montagne d'or, un
ta1:1reau volanr clans les airs ,
font
des erres imaginaires.
Mais
il
feroit abfurde de dire
Oll
de penfer , que
tour
ce que
repréfente
l'imagination,
foit imaginaire : puifque
l'ímagin~~
tion repréfente
une
diíl:ance immenfe entre la terre
&
les
éroiles;
&
que cette difiance immenfe n'efi point imagi–
.Daire , mais tres-réelle.
1°.
L'ancienoe
Philofoplaie, qui n'avoit
pas
toujours
de
vraies idées des chofes, do_nnoit le nom d'
E_(pc.ces imagí–
·naires,
a
l',efpace infini qu'elle
c;:oncevoit
au-dela des
mon'...
1
des exifians. Elle ne
favoit
pas encore fuffifamment
~ifiini.
guer les délires d'une imagination qui enfante des étres
fantafüques , des images d'une imagination qui trace
des·
realités.
IIº. La
moderne Philofophic, plus éclairée
&
plus épurée;
.s'eíl: fair des idé€s plus faines de
l'Efpace pur,
qu'elle regarde
comme une chofe qui fuir néceífairement d~ Dieu, qu'en-,
traine néceffairement la nature de Dieu.
L'Etre infini exiíl~ en toiú lieu, dit le célebre ·Newton:.
clone í:out lieu e:úíl:e ; dope l'efpace
~ft
réel
&
infin~ comm~
Dieu.