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L'UNIVERS'!L SCIENTIFIQUE.

conviennent

tous

unanimement qu'il

y

a des

Caufes i:.niques,

qui

produifent plufieurs effets , femblables

ou

différens:

qu'íl

y

a eles

Signes uniques,

qui expriment

ou

fignifient

pl u

fi.e urs chofes ,

difFérentes

ou

femblables.

T

out

e la quefüon confiíl:e done ici

a

décider

comment

&

en

quel fens une

Natttre unique

(

par exemple, la nature

hum_aine

,

la nature du lion , la nature du triangle, la nature

du ceriíier,

&

ainíi du reíle) pent convenir identiquement

,a

luíieurs individus ,

dc,nr

l'un

n

'e.fi

pas l'autre.

Ce dernier

U

niverfel , l'Unive

rfel

en

gen

re

de

narnre

:t

s'appell<;!

l'Vniverfel fci.entifique:

parce

qu'il

fraie la voie aux

fciences , .en généralifant leu-r objet.

Mais

comment exifle ou comment fe fait cet Univerfel en genre

de nawre?

Tel efi le Probleme métaphyfique,

qu'il

s'agit

ici de réfoudre.

D

O U B LE O

P

IN

I

O N

S V R

CE T

O

.B

T

E T.

2.25.

ÜBSERVATION.

Nous fommes naturellement

habi..·

tués

a

gél'léral

ifer nos idées;

a

concevoir des natures uni•

ues ,

4ni

conviennent

a

-pl

ufieurs

ef

peces , ou

a

pluíieurs

individus y---

Par exemple, nous concevons une

natztre-fubflance·,

qni

généralifée conviene

a

tomes les fubfiances exiíbntes

&

poffibles.

N

ous concevons une

natu.re

-modification.,

qui

géné–

rali(ée conv-ient

a

to.mes les

modif

ications exifiantes

&

poffibles . Nous concevons une

nature-triangle,

qui

généra–

li(ée convient

a

tout triangle quelconque.

N

ous concevons

une

nature-homme;

&

nous attribuons cette nature généra–

lifée

a

Arifle,

a

Clitandre ,

a

Sylvie,

a

to_ut individu quel.-.

conque de \'efpece hum,aine-.

La théorie des U niverfaux, n'efl: done point vaine

&

frivole : puiíqu'elJe émflne de

la

Nature,

&

qu'elle fraie

la

voie aux Science$,

Mais qu'e~..-ce gue yes

Natures uniq4es

&

u.niverfelles l ,

Exifient-elles dans les dwfes,

ou

n'exifl:ent-elles que dans

notre efprit

?

De-la,

les cleux 'opinions

que

nous allons

~xpofer.

226. ÜPINION

I.

Pour réfoudre

ce

p..robleme métaphyíi~

que , quele¡ues Philofophes Scorifies , dans

les

fiecles de

barbarie , imaginerent les

Univer[al!-.x de 14 part de la chofe:

c'eíl-a.-dire gu'ils fuppoferent qu'il y

avoir

pour chaque efpec,

d'erres, une

u.niqu~

Natu.re

bannale,

qui étoit commune

a

tous

les individus.

Selon cene opinion , il n'exiíle réellement q:u'une

feule

11arure

hU)l1aio~ ,

qu'un~.

f.e111l~

natw-e·lien,

qu'unj¡

fe~é