THÉORU:
GENÉRÁU DES iTRESi
dans moi, par exemple, ma
Nature humaine? .
D'ou fais-je
que ma nature humaine
eíl:
intrinfequement confiituée par
un
Principe fenfitif,
&
par
un
Principe réfléchiffant
,
que
j'a.p–
pelle animal raifo.nnable
?
Qu'eíl:
ce que
je
connois, en con–
noiífam dans moi ce donble principe;
.&
comment parviens–
j,e
a
juger
que ce principe
efi
uniqne
?
1
9 •
J'obferve d'abord
que
j'éprouve des
fenfations.
Et
comme
je conc;ois
que
ces fenfatiol'ls
ne
peuvent pas exiíle-r
dans moi,. fans un principe qui les forme, ou fans un
fu
jet
qui les re ~oive
&
les fomienne; je conclus qu'il exiíle dan~
moi , un principe ou un fojet que je ne vois po.int im,–
médiatement en lui-meme,
&
qne
je
nomme l' Ee,e
fe njitif:
parce qu'il eíl: dans moi le principe ou le fojet de mes fen-.
(ations.
-;
Ce principé ou ce fujet
efl:
encore pour moi., un
étre
vague;
&
l'objet de mon idée efi, non l'e.tre fenfitif tel qu'il exifie
en moi, mais l'erre fenfitif en général,
&
tel qu'il peut exifter
indifféremment
ou
dans
moi ou daAs.
un lion.
.
IIº.
J'o.b.ferve enfuite que
je
forme
de>
réflexions , des
jugemens , des raifonnemens.
Et
comme je conc;ois
que
ces
réflexions-' , ces jugemens , ces raifonnemens , ne peuvent
pas exiíl:er dans moi, fans
un
príncipe qui les forme,
~u
fans un fujer qui les rec;oive
&
les foutienne; je condus
qti'il exifie dans moi, un princiµe on un fojet qne je ne vois
point immédiatemenr
en
lui-meme,
&
que j_e nomme
l'Etre
réfléchiffant.
Ce principe ou
ce
fu
jet
eíl:
encore pour moi,
un
Etre
vague;
&
l'objet
d_e
mon idée eíl: - non l'etre réfléchifianr tel
qu'il
e:xiíl.e en moi, mais l'étre réfléchiffam en général,
&
tel
qu~il
pourroit exifter dans un etre entiéremem privé cle :fenfa–
tions.
IIIº.
J',obferve enfin,
qu'il ne
feroit pas impoffi
ble que
clans moi,
le
príncipe feníitif
&
le. principe réfléc.hiffant ne
fuífent qu''un meme principe : que fans c:ette unité
&
fans
cette identité de princi,pe , ne
fauroit
exiíler la bonne
bar..
monie du tout, l'exaéte
&
conftante ~orrefpondance entre
tomes fes parties.
.
D'aprés
l"identité d'intérét
&
d,aftion,
que
ie
découvre
ert'
rnoi , entre le principe fenficif
&
le principe refléchitTant; j:e–
conclus que l'un
&
Pautre príncipe ne font qu'une meme
&
unique
chofe,
a
laquelle appartiennent indivifiblemenr ,
&
]es fenfationsf
&
les raifonnemens. De-la, <lans moi, l'idéé
d'un
principe unique ,
que
je nomme animal raifonnable.
2-17. EXP.LICATION
11.
De me~1e,
comment
parviens-je
a
connoitre dans e.e viúble
Uui ve rs,
nne
Nawre inftnimcnt