DrsT!NCTION'S PHILOSOPHIQUES.
147
Iº.
Si ces dijférentes formalités font des Subflances;
il s'en–
fuic qu'une fubíl:ance unique , telle que mon ame.,
fora
com–
pofee d'une foule innombrable de fubfiances difiinB:es,
<le
{
ubfiances
qui
ne peuvent fubGíl:er l'une
fans
l'aurre :· ce
qúi
femble repugner avec
l'idée
de fubfl ance.,
qui
dit un étre ca–
pable d'exiíl:er en lui-meme
&.
par lui-meme; un etre dont
la
nature n'exige que lui- meme, pour fujet de
fon
exif...,_
tence.
(
113).
Mon ame eíl: indivifiblement
un
etre, une fübfiance--;
un
efprit ;
&
ainfi du refie. Mais en
fnppofant
que
la for–
rnalité
qui
la coníl:itue fubíl:ance , foit une fubfiance;
&
qué
la formalité
qúi
1~
coníl:irue efprit , foit une atare fubíl:ance :
pourquoi la premiere fubfiance ne pourra-t-elle pas exiíl:er
fans la feconde ;
&
la feconde , fans la ·pre~iere
f
Pour...
quoi mon ame ne pourra+elle pas etre
un
efprít, fans etre
une fubíl:ance; etre une fubíl:ance, fans erre un 'etre?
,
Ilº.
Si
ces dijférentes formalités font des Modiftca:tionJ.,
ainµ
qu'elles femblent l'etre dans les idées Scotiíl:iqúes : comme
l'aífemblage de ces différ-entes formalités ·coníl:itue une tub[.:,.
.tance (
pa ir
exemple, Ariíl:e,
qui
eíl: identifié avec l
1
aífem–
blage des formalités qui le confiituent) ;
i1
s'enfoivra qu'u~
fubítance íera confiituée fubíl:ance , par un nombre in nom–
brable de chofes,
qui
ne
fonr
point
fubíl:ance,
&
dom la
nature exclllt eífentiellement la qaalité de fnbíl:ance.
Or , autant vaudroit dire, ce me femble, qu'une ét.endue
efr
confiituee
étendue,
par un nombre indéfini de négations
ou
de privations d'etendue; qu
'une intelligence
efl:
coníli–
tuée
intelligente,
par un nombre
indéfi.ni
de
n.égations ou
d-e
privations cl'intelligence; qu'un homme eíl: ·confiitué
voyant,
par un nombreux aífemblag€ d'aveuglemens
;fain
&
exijlant,
par un nombre quelconque de négations ou de privations
de fanré
&
d'exiíl:ence.
212. RÉFUTATION
11. , Ce
Syjléme appliqué.
a
la Nature
'divine
,
paroít inconciliable avec
la Foi
:
parce qu'il paroit
avoir une reífemblance trop marquée aveé les opinions er–
ronées de Gilpert de la Porree; opinions que condamna
& .
que profcfrvit , vers l'an
1148,
le
grand Concite de Rheirizs,
·compofé d'environ onze cens Prélats.
1°.
Gilbert de la Porrée ( pour
ne
parler
ici.
que
de
ce
qui
eíl:
relatif
a
la queíl:ion préfente) admett0it dans
la
Nature
divine , des
FormaJités diflinéles,
aífez femblables'
a
~eiles
qu'y
admettent les Sc0tiíl:es. (
206).
11
foutenoit, par exemple, que dans Die-u,
la
Divinit~
n'efi point Dieu ;
&
qu'elle n?eíl: que la forme ou la forma–
licé
qui
le confiime Dieu ~- comme
dans
l'homme ,
cfit-il ,.,
Kit
,