&
l'attribut de
P_uij[ance
ne foient réellement
&
intrinfé~,
quement autre chofe que la
Natute divine,
avec laquelle ils
font l'un
&
l'autre identifiés; notre efprit :con~oit cepen-–
<lant
ces
d·eux attributs de Dieux , fous deu~ idées diffé:-:,
rentes; dont ,l'une n'efl: pas l'autre :
a
caufe
des
différens
-effets de fageííe
&
de puiííance, qui émanent d'une memq
nature divine, infinimenc fimple en elle-meme;
&
avec
lefquels a Ún Vtai
&
réel rapport cette
meme
&
infiniment
íimple nature divine.
Concevoir l'eííence divine, comme ordonnant
&
di(po–
{ant tout avec une infinie fageífe; ce n'eíl:. poi1-1t concevoir
reífence divine, comme produifant
&
gouvernant tout avec
une infinie puiífance : quoique ce ne foit toujours objefü.
vement que la meme eífenc·e divine, que l'on con~oit clans
Dieu , par le moyen
de
c@s deux idées. Voila done , dans
une meme
&
indiviíible eífence ,' une
dif{érente Conceptibilité,
qui donne lieu d'y admettre, non une diftinéHon réelle,
mais une diíl:inétion d'idée
&
de raifon.
11º.
Par exemple encore, quoique dans l'Homme,
l'attri–
'hut d' Animal
&
l'
attribut de Raifonnable,
ne foient réelle–
m_ent
&
intrinféquement qne la
Nature
humaine,
avec
la•
quelle ils font l'un
&
l'autre idemifiés; notre efprit conc;oit
cependant ces
denx
attributs de l'homme, fous des idées
c:lifféremes, dont l'une n'eft pas l'autre :
a
caufe
cles
feafa-
1ions
&
des raifonneniens de l'homme , auxquels ces
deux
attributs font relatifs.
·
Concevoir la nature humaine , comme capable de -fenfa–
tions; ce ii'eíl: point concevoir la nature humaine, comme
capable de raifonnemens : quoique ce ne foit toujours objec–
tivement que la meme nature humaine, que l'on cón~oit
dans l'homme , par le moyen
de
ces d~u:ic idées. Voila
done, dans une meme
~
imique nature, dans la nature
d'Arifte, par ~xemple, une
differente Conceptibilité,
qui.
donne
lieu
d'y
admettre , non une diftinélion réelle , mais
une
difünaion d'idée
&
de raifon.
IIIQ. On peut dire la meme ch&fe, des
Propriétes effen~
·1ielles
de tous les et-res qo.elconques; qui, quoiqu'identi-·
fiées entr'elles , puifqu'elles ne font autre chofe que la:
nature meme de
l'etre
auquel elles appanienRent, fcnt fou–
vent-corn;ues fous des idees ou fous des images différeptes:
ce 'iui foppofe dans l'objet de ces .idées ;une
dijferente Canee¡~.
tibitité,
ou
uqe
-difünél:ion de raifon.
l.,
,'
ET.ATPRECIS DE
LA
QUESTION, ÁV SVJET DES
DISTINCTIONS PHILOSOPHIQUES.
2.05 .
ÜBSERVATION.
11
·n'y
a aucune
difpute pa~mi
le~