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ALPHADE1' b lfll'..\.
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le lémoig-nage de l'oreille , seul juge compétenL en cell c
maliére.
Les combinaisons de deux eL Lrois leUres se nomment en
franc;ais des diphtongues, encore bien que ces groupes ne
1·eprésentenL pour la pluparL que des sons simples. Ces
prétendues diphLongues sonL comprises elans la liste eles
vingt-c¡ualre voyelles : ainsi
ai
sonne comme un
o
mue
l.
dans
il faisait,
comme un
é
aigu dans je
chantai,
comme un
ó
dans
/J'<7ltre; au
et
eau
se prononcenL comme
l' o
grave; nous
avons déja diL que
u
a la valem de
ou
dans le moL
équation;
enfin nous croyons que seuls
l'eu
ele
fleur
et
l'oú
de
voútc
n'o nL pas d'équivalents dans les caracteres simples (ll ne
s'agiL pas ici bien entendu ele
l'eu
du mot
j 'eus.)
Cett e variété eL ces combinaisons sans valeur fi xe el
constante, indic¡uanL souvenL
le meme son c¡u'il y ait un
accenL ou qu'i l n'y en ai L poinL, consli LuenL pour ceux c¡ui
entrep1·enn enL l'éLuele du franc;ais un écueil réel ; mais , selon
nous, une eles g1·andes beaulés ele celLe langue consiste
précisément dans !'extreme va1·iété des sons vocaliques, eL
ce seraiLcerlainemenL la mutiler dan:; une ele ses parties
les plus déli cales que de lui retirer une seule des vingl–
qualre voyelles que nous avons énumérées, ne fut- ce que
l'e
muet ele
vic.
C'est pourquoi nous regrellons vivemenl
que
l'élude phon ique de l'alphabeL de
ceLLe
langue ait
été rlélaissée jusqu·a nos jours, mais la plupart des langues
moclernes n'011 t pas été, a cet égard, mieux •.rai lées
(1).
(1) Plusiours grammairiens ont publió dos travaux sur la phoné–
tique
fran~aiso,
dcpuis Buffiel', Dumaroais, Duelos, Condillac,
13ouzéo, Bnilly et Voltaire jusqu'a Félino; malhoureusoment leurs
rfforts sont demourás pratiquement stériles, et généralomnnt ces
nutours sont tres-peu lus.